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Paris. Salle Pleyel. 1-X-2011. Juan Crisóstomo de Arriaga (1806-1826) : Los esclavos felices, ouverture ; Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Concerto pour piano et orchestre n°17 en sol majeur K. 453 ; Charles Gounod (1818-1893) : Messe solennelle de sainte Cécile. Menahem Pressler, piano ; Marita Solberg, soprano ; Maximilian Schmitt, ténor ; Michele Pertusi, basse ; Chœur de l’Orchestre de Paris (Lionel Sow, chef de chœur) ; Orchestre de Paris, direction : Jesús López-Cobos
Curieusement, c'est en week-end que se déroulait cette série de l'Orchestre de Paris qui présentait un programme sortant quelque peu des sentiers battus et additionnait les premières. C'était en effet la première fois que le chef Jesús López-Cobos et le soliste, le pianiste Menahem Pressler (à près de quatre-vingt-huit ans !) se produisaient avec la formation parisienne, et deux des trois œuvres faisaient leur entrée au répertoire de l'Orchestre. Le Chœur enfin avait été préparé par leur nouveau chef, Lionel Sow, que l'on connaît déjà comme directeur des chœurs de la Maîtrise Notre-Dame de Paris (depuis 2006).
Comme mise en bouche, l'orchestre proposait l'ouverture (qui seule subsiste) de l'opéra Los esclavos felices de Arriaga, composée à l'âge de treize ans (il meurt de tuberculose à Paris à dix jours de son vingtième anniversaire !). Très doué, surnommé par ses contemporains le « Mozart espagnol », on ne connaît essentiellement de lui, outre cette ouverture, qu'une symphonie (qui vaut d'être découverte) et trois quatuors à cordes. Une musique vive, légère, brillante, qui se rapproche des ouvertures de Rossini, et que l'Orchestre de Paris, en petit effectif, défend avec beaucoup de panache. L'orchestre accueillait ensuite un grand nom du piano en la personne de Menahem Pressler, membre fondateur du fort célèbre Beaux Arts Trio, qui a également été soliste avant, pendant et depuis cette carrière de chambriste (1955-2008 !), outre ses activités de pédagogue. Avec son regard toujours malicieux, des doigts qui ne portent guère le poids des années, il interprète en poète, avec un bonheur communicatif le Concerto pour piano et orchestre n°17 de Mozart. Un jeu délicat, une qualité de toucher qui change agréablement des briseurs d'ivoire qu'on entend trop souvent. Accompagnement correct, sans plus, des musiciens de l'Orchestre de Paris.
L'Orchestre de Paris était rejoint en seconde partie de programme par le Chœur et un trio de solistes dans la Messe solennelle de sainte Cécile (1855), quasiment la seule qu'on joue et enregistre encore de nos jours parmi la vingtaine de messes laissées par Gounod. Grand Prix de Rome en 1839, le compositeur découvre là-bas la polyphonie de Palestrina qui l'influencera dans l'écriture de sa musique religieuse. Écrite pour un effectif orchestral important, la messe se distingue par son court Offertoire purement instrumental, et par un Domine salvum additionnel en l'honneur de Napoléon III. Cette musique efficace, assez facile, symptomatique d'une époque, est fort bien dirigée par Jesús López-Cobos à la tête des musiciens du Chœur et de l'Orchestre de Paris, sans exagérer le côté spectaculaire (pour ne pas dire pompier) ou gommer l'aspect religieux de l'ouvrage.
Un concert agréable, de bon niveau qui n'a malheureusement pas attiré les foules, dommage…
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Paris. Salle Pleyel. 1-X-2011. Juan Crisóstomo de Arriaga (1806-1826) : Los esclavos felices, ouverture ; Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Concerto pour piano et orchestre n°17 en sol majeur K. 453 ; Charles Gounod (1818-1893) : Messe solennelle de sainte Cécile. Menahem Pressler, piano ; Marita Solberg, soprano ; Maximilian Schmitt, ténor ; Michele Pertusi, basse ; Chœur de l’Orchestre de Paris (Lionel Sow, chef de chœur) ; Orchestre de Paris, direction : Jesús López-Cobos