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Paris. 27/IX/11. Palais Garnier. Ballet de l’Opéra national de Paris : Serge Lifar/Alexei Ratmansky. Phèdre (1950) : Musique : Georges Auric. Action dansée : Serge Lifar. Rideau, décor et costumes : Jean Cocteau. Chorégraphie réglée par Claude Bessy. Avec Agnès Letestu, Phèdre, Vincent Chaillet (Thésée), Sabrina Mallem (Oenone), Josua Hoffalt (Hippolyte), Mathilde Froustey (Aricie). Psyché (création). Musique : César Franck (1890). Chorégraphie : Alexei Ratmansky. Décors : Karen Kilimnik. Costumes : Adeline André. Lumières : Madjid Hakimi. Avec Aurélie Dupont (Psyché), Stéphane Bullion (Eros), Alice Renavand (Vénus) et les danseurs du Ballet de l’Opéra national de Paris. Orchestre national d’Ile-de-France, direction musicale Koen Kessels. Chœur de Radio France, chef de chœur Denis Comtet
La première production de la saison danse de l'Opéra national de Paris confronte deux mythes antiques : Phèdre et Psyché.
Le premier a été revisité par Serge Lifar en 1950, sur une musique de Georges Auric et un livret de Jean Cocteau, qui avait également signé décors et costumes. Sans être réellement abandonné, il n'avait pas été remonté depuis la fin des années 1970. C'est pourquoi Claude Bessy, qui faisait partie du corps de ballet à l'époque de la création, a été sollicitée pour régler la chorégraphie. Celle-ci alterne poses hiératiques et pantomime stylisée, qui ne mettent guère en valeur que Phèdre, incarnée par Agnès Letestu, impériale.
Il faut dire que les costumes, fussent-ils de Cocteau, sont d'une grande laideur (couleurs pastels improbables, perruques disgracieuses). Là encore, seule Phèdre est bien lotie dans sa robe noire et rouge et sa perruque sombre. Le ballet repose dès lors tout entier sur les qualités d'interprète de Letestu, véritable tragédienne racinienne, et sur ses longues jambes, qui s'épanouissent dans les développés et les arabesques de Lifar. Dans ce ballet, deux styles chorégraphiques se juxtaposent en effet : le Lifar étiré et graphique des « Mirages » dévolu à Phèdre, Hyppolite ou Thésée et le Lifar plus contemporain, anguleux et symbolique, réservé à Oenone et aux suivantes. Pour les hommes, Lifar opte pour une écriture martiale mais maniérée. Si Hippolyte, dansé par Josua Hoffalt est aérien et poétique, Thésée, incarné par Vincent Chaillet, donne une impression de lourdeur. Etait-il vraiment nécessaire d'exhumer ce ballet ? Certes, c'est une curiosité, mais elle paraît aujourd'hui plus daté que les visions des mythes antiques développées par l'américaine Martha Graham à la même époque.
Autre atmosphère avec « Psyché », une création d'Alexei Ratmansky d'après le mythe d'Apulée. Le premier tableau nous transporte au royaume de Morphée où la jeune nymphe se trouve endormie. Le chorégraphe d'origine russe, actuellement en résidence à l'American Ballet Theater, propose une vision douce et vaporeuse du songe, dans une écriture néoclassique assez sage. Le cadre de scène, rétréci lors de ce premier tableau, se dégage soudain pour dévoiler un merveilleux décor : le palais de l'amour et son jardin enchanté. Zéphirs échevelés, puis insectes et fleurs entourent la belle Psyché, transpercée par la flèche d'Eros, incarné par Stéphane Bullion.
Merveilleuse, Aurélie Dupont dans le rôle-titre est légère et aérienne. Elle apporte à son personnage d'une grande beauté un supplément d'âme, avec une technique et un moelleux incomparable. Véritable sylphide, elle semble voler ! Son partenaire, Stéphane Bullion, quoique manquant de précision, est un délicat faire-valoir tout au long de ce ballet qui s'appuie sur la technique classique en y apportant mystère et poésie, grâce notamment aux délicats costumes de la créatrice Adeline André.
Dans le troisième tableau, qui met en scène le châtiment que doit subir Psyché pour avoir désobéi aux ordres de Vénus, la fière Alice Renavand, la jeune femme est jetée dans une forêt profonde. Une occasion particulière d'admirer les décors, des toiles peintes signées de l'artiste américaine Karen Kilimnik, absolument ravissants. Le charme et la grâce de Psyché auront raison de la déesse, qui finira par lui accorder son pardon. Le dernier tableau, superbe, offre une délicieuse vision céleste.
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Paris. 27/IX/11. Palais Garnier. Ballet de l’Opéra national de Paris : Serge Lifar/Alexei Ratmansky. Phèdre (1950) : Musique : Georges Auric. Action dansée : Serge Lifar. Rideau, décor et costumes : Jean Cocteau. Chorégraphie réglée par Claude Bessy. Avec Agnès Letestu, Phèdre, Vincent Chaillet (Thésée), Sabrina Mallem (Oenone), Josua Hoffalt (Hippolyte), Mathilde Froustey (Aricie). Psyché (création). Musique : César Franck (1890). Chorégraphie : Alexei Ratmansky. Décors : Karen Kilimnik. Costumes : Adeline André. Lumières : Madjid Hakimi. Avec Aurélie Dupont (Psyché), Stéphane Bullion (Eros), Alice Renavand (Vénus) et les danseurs du Ballet de l’Opéra national de Paris. Orchestre national d’Ile-de-France, direction musicale Koen Kessels. Chœur de Radio France, chef de chœur Denis Comtet