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Paris, Mikhaïl Baryshnikov fait l’acteur avec peine

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Paris. Théâtre national de Chaillot, dans le cadre des Etés de la danse. In Paris, avec Mikhaïl Barychnikov. Adaptation d’une nouvelle de : Ivan Bunin. Mise en scène : Dmitry Krymov. Scénographie : Mari Tregubova. Musique : Dmitry Volkov. Chorégraphie : Alexei Ratmansky. Avec Mikhail Baryshnikov, Anna Sinyakina, W/ Tei Blow, Polina Blutko, Maxim Maminov, Maria Gulik et Ensemble.

Voix rauque, accent grave, Mikhaïl revient à Paris avec la création mondiale « In Paris », adapté d’une nouvelle d’Ivan Bunin, premier écrivain russe à avoir obtenu le Prix Nobel de littérature.

Acteur, plus que danseur, il incarne un général russe blanc, exilé à Paris dans les années 30, qui s’éprend d’une jeune compatriote, plus jeune que lui, serveuse dans un restaurant. Hormis la scène d’ouverture, long monologue de présentation en français, le reste de la pièce se déroule en russe.

Le ton hésitant et timide de l’amoureux transi, la voix pointue et charmeuse de sa jeune partenaire, Anna Sinyakina, gagnent une saveur toute particulière grâce à la langue russe. Autour d’eux, une petite troupe de chanteurs/figurants/bruiteurs/manipulateurs d’objets, qui joue de la musique de tout bois, donne une dimension insolite à l’ensemble. On apprécie les nombreuses trouvailles scénographiques (projection du texte sur des supports hétéroclites, carrousel et plateau penché qui permettent de voir l’envers du décor…) malgré un éclairage un peu frustre.

L’intrigue est mince, le texte rare, « In Paris » offre davantage un théâtre d’atmosphères où le chant, voire le mime, remplace les paroles – entre Chaplin et Tati. Dmitry Krimov, le metteur en scène, n’a cependant pas le talent d’un Joseph Nadj, dont les absurdes hommes en noir sont autrement mystérieux. Bien qu’inventif, son spectacle compte quelques temps morts et plusieurs baisses de rythme. La langue lâchée, les gloussements énamourés des tourtereaux qui se coupent la parole tant ils ont de choses à se dire deviennent vite agaçants. Brutalement, alors que l’idylle semble se nouer, le texte qui défile à l’arrière-scène nous apprend que le personnage masculin est mort, lisant son journal dans le métro.

En guise de final, pour le moins elliptique, Mikhaïl Baryshnikov esquisse un solo corrida de quelques minutes sur un air du « Carmen » de Bizet. Un solo de son personnage, par-delà la mort, qui ne laisse vraiment pas convaincus les amateurs de danse, venus nombreux à cette première, mais véritablement frustrés. A défaut de danser, Mikhaïl Baryshnikov aurait pu faire l’acteur, mais il le fait avec peine, peu audible en russe et difficilement audible en français, une langue qui n’est pas la sienne.

Crédit photographique :  © Maria Baranova (Mikhaïl Baryshnikov – Ivan Bunin – Dmitry Krymov)

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Paris. Théâtre national de Chaillot, dans le cadre des Etés de la danse. In Paris, avec Mikhaïl Barychnikov. Adaptation d’une nouvelle de : Ivan Bunin. Mise en scène : Dmitry Krymov. Scénographie : Mari Tregubova. Musique : Dmitry Volkov. Chorégraphie : Alexei Ratmansky. Avec Mikhail Baryshnikov, Anna Sinyakina, W/ Tei Blow, Polina Blutko, Maxim Maminov, Maria Gulik et Ensemble.

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