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L’équipe de Futura sous la houlette de son directeur artistique Vincent Laubeuf installe chaque année l’acousmonium Motus …
Festival des musiques acousmatiques, vidéo, installation
du 25 au 28 août l'Espace Soubeyran de Crest.
Face à la tour de Crest profilant ses contours majestueux dans un ciel balayé par le mistral, la salle des Moulinages devenait durant trois jours et une Nuit blanche le temple de la musique acousmatique; c'est là que toute l'équipe de Futura sous la houlette de son directeur artistique Vincent Laubeuf installe chaque année l'acousmonium Motus, une centaine de haut-parleurs très différenciés reliés à la console pour la projection des œuvres dans l'espace; Futura conviait cette année six interprètes pour jouer ces musiques et en affichant la thématique de l'illusion, la programmation faisait la part belle à l'espace imaginaire et la fantasmagorie des images que génère cet art des sons fixés sur support.
Avec L‘Illusion acoustique, une œuvre qui l'occupe depuis près de 25 ans, Marc Favre – co-fondateur en 1975 du Groupe de Musique Vivante de Lyon – était l'invité d'honneur du festival. L'œuvre, inachevée, se décline aujourd'hui en 7 Grimoires, sorte de « Livre des illusions » dans lequel le sorcier-acousmate dit « transmuter la matière brute en or sonore ». Chaque Grimoire ouvre un espace singulier où s'animent des figures étranges qui se métamorphosent sous l'effet des traitements électroniques; tel ce Bestiaire alchimique du 6ème Grimoire traversé d'ultrasons très ralentis de chauves-souris aux tournoiements hypnotiques.
Aux manettes de la console de projection dont il est devenu le virtuose « assoluto », Jonathan Prager interprétait l‘Expérience acoustique de François Bayle, une somme de plus de 2 heures de musique (il en prévoyait 10!) dans laquelle le compositeur dit vouloir expérimenter autant qu'éprouver la matière sonore et l'oreille qui s'y colle. Dans « cette plongée en apnée dans les abysses du studio », Bayle explore la richesse des perceptions sonores sous les catégories du temps (Transparence du purgatoire), des registres (l'Aventure du cri), du matériau (Le Langage des fleurs)… un voyage initiatique dans le son dont l'écoute couchée autorisait tout le confort.
Parmi les créations collant au plus près de la thématique proposée, Transparence d'un monde de Vincent Laubeuf est une traversée onirique, évoquant un flot d'images à la frange du réel et tissant une matière toujours à fleur de sensibilité. D'essence plus plastique, le matériau de Philippe Leguérinel est modelé dans l'espace à la faveur de subtils fondus enchaînés dans Dormeurs,une pièce très envoûtante cheminant au gré des errances poétiques du texte de Karl Krolow. Véritable « électro-choc » de cette édition 2011, les Invasions fantômes de Denis Dufour créaient l'événement sous la forme d'un mélodrame acousmatique invitant la poésie flamboyante de Thomas Brando et la voix si étonnante de Gilian Petrovski. Avec cette fulgurance du geste inimitable, Dufour traite le texte et son environnement sonore dans un flux émotionnel et poétique toujours réamorcé, charriant un matériau ici largement emprunté à la sphère japonaise et au rituel bouddhique.
Rendez-vous en 2012 pour les 20 ans de Futura dont l'anniversaire s'annonce d'ores et déjà sonore et festif!
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