Une découverte fondamentale dans l’histoire de l’orgue baroque français
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Nicole Gros : Les Sieurs Micot, facteurs d’orgues des lumières. Préface de Loïc Métrope, photos Jean-Jacques Soin. 1 livre Assosiation Jean Ribot. IBSN 978-2-914825-02-3, pas de code barre, 234 pages, format 24 x 16, 30 €.
Qui, il y a de cela seulement cinq années en arrière, connaissait cette brillante dynastie des Micot qui illuminèrent de leur production l'orgue classique français ?
Pas même l'historien Norbert Dufourcq dans sa collection maitresse d'ouvrages musicologiques sur l'orgue classique français n'en dit mot, ou presque, décrivant seulement quelques rares instruments connus et signés. Ce livre est donc une pleine découverte et comble un vide immense. Ouverte par les premières recherches initiées par Louis et Odette Hébrau, cette page de l'histoire de l'orgue français nous est déclinée efficacement par Nicole Gros. Cette étude suit le plan d'une biographie : la naissance de Jean-Baptiste Micot père, à Lyon, en 1712, son ascension parisienne où il côtoie les plus grands musiciens, son installation en Languedoc où il construit ses plus beaux instruments, la relève de ses fils, rien ne manque pour nous permettre de suivre pas à pas la vie de ces grands constructeurs contemporains des Dom Bedos, Clicquot et autres Lépine, qui tinrent à leurs côté le haut du pavé de la facture classique française.
L'ouvrage est émaillé de nombreux documents d'archives, de photos diverses d'orgues construits par cette famille et leurs contemporains, de gravures d'époque, nous plongeant avec avidité dans cette grande fresque historique.
Quelques instruments fameux demeurent : Saint Pons de Thomières, Vabres l'abbaye, ou Saint Chinian. Ils sont ici décrits à loisir, et cet engouement nouveau pour ces facteurs a suscité au printemps dernier un colloque qui réunissaient les plus grands spécialistes de l'orgue ancien. La publication récente des actes de ce colloque Micot de Saint Pons en atteste. D'autres travaux, désormais publiés sous la forme d'un livre, ont amené certains chercheurs comme l'organiste Peter Weinmann à mettre au grand jour d'autres types d'instruments comme les fameux « orgues en table », sorte de régales enfermées dans une table pouvant servir aux jeu de cartes, mais aussi à la musique lorsque l'on en ouvrait le couvercle. Un clavier apparaît, une pédale permet d'actionner un soufflet. Un exemplaire unique et signé vient ainsi d'être redécouvert dans la collection du musée des instruments anciens de la cité de la musique à Paris.
D'autres orgues construits par Micot ont été mis à jour : Lammerville en Normandie qui fut celui de la reine Marie Leszczinska, Arreau dans les Pyrénées construit par le fils en 1801. Rassembler tous ces orgues jouables est un prochain projet de disque qui permettra d'entendre cette somme incontournable du patrimoine organistique français, au travers des auteurs que fréquentèrent les Micot.
Grâce à Nicole Gros, ces artistes du passé n'ont désormais plus de secrets pour nous, il étaient grand temps qu'ils occupent la place qu'ils méritent, et l'orgue de l'ancienne cathédrale de Saint Pons de Thonières, édifié à l'instar de celui de la chapelle royale de Versailles en 1771, demeure leur chef d'œuvre, témoin unique capable de rivaliser avec les plus beaux du royaume.
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Nicole Gros : Les Sieurs Micot, facteurs d’orgues des lumières. Préface de Loïc Métrope, photos Jean-Jacques Soin. 1 livre Assosiation Jean Ribot. IBSN 978-2-914825-02-3, pas de code barre, 234 pages, format 24 x 16, 30 €.
Association Boëllmann-Gigout