Pour Diana Damrau, uniquement !

Enregistré il y a bientôt six ans, ce CD consacré aux « canzoni » de Verdi ne doit sans doute sa diffusion à l'international qu'à la starification récente de Diana Damrau. Et pourtant, contrairement à ce que la pochette pourrait laisser croire, il ne s'agit en rien d'un nouveau récital de la diva allemande. Cette dernière partage en effet l'affiche avec deux partenaires masculins dont la prestation est d'un niveau très nettement inférieur à la sienne. Ainsi, Paul Armin Edelmann – le fils d'Otto, célèbre Baron Ochs du Rosenkavalier – ne dispose que d'un instrument raide et monocorde ne lui permettant aucune variété de couleurs, ce qui rend bien insipides les jolies « canzoni » du grand compositeur italien. Le ténor colombien César Augusto Gutiérrez est plus insuffisant encore, et ses aigus poussifs, son émission engorgée et ses problèmes de justesse ne sont pas loin de mettre l'auditeur au supplice.

Dans un tel entourage, où l'on peut heureusement compter avec le probe accompagnement de Friedrich Haider, la belle Diana sort infiniment victorieuse, même si l'on ne peut pas dire que ces pages finalement assez sages et intimistes – du moins si l'on excepte le fameux « Spazzacamino », que Rita Streich s'était autrefois approprié – conviennent idéalement à la vocalité débridée et à l'exubérance du tempérament de la jeune cantatrice. L'auditeur qui voudra mieux connaître les mélodies de Verdi aura sans doute intérêt à attendre la réédition – espérons dans un avenir proche… – de la belle gravure réalisée autrefois pour Deutsche Grammophon par Geoffrey Parsons et la sublime Margaret Price.

Admirateurs de Diana Damrau, jetez-vous sur vos MP3, mais évitez à tout prix ce fastidieux CD.