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Saint-Denis. Basilique. Festival de Saint Denis. 17-VI-2011. Heitor Villa- Lobos (1887-1959): Bachianas Brasileiras n°1 et n°5; Richard Galliano (né en 1950) : Aria; Johan Sebastian Bach (1685-1750): Concerto n°1 pour violon et orchestre en la mineur BWV 1041; Suite pour orchestre n°3 en ré majeur BWV 1068; Prélude de le Suite pour violoncelle seul n°1 en sol majeur BWV 1007; Concerto pour piano n°5 en fa mineur BWV 1056; Sicilienne de la Sonate pour flûte et clavecin n°2 en mi bémol majeur BWV 1031; Allemande de la Partita pour flûte en la minueur BWV 1013; Contrepoint 1 de l’Art de la Fugue BWV 1080; Concerto pour hautbois et violon en ut mineur BWV 1060. Richard Galliano, accordéon; Jean-Marc Phillips-Varjabédian, violon; Sébastien Surel, violon; Jean-Marc Apap, alto; Eric Levionnois, violoncelle; Stéphane Logerot, contrebasse.
Il faut bien une cathédrale pour apprécier le Bach de Richard Galliano et c'est à Saint-Denis qu'on peut le faire. Invité de la programmation « Métis » du festival, exotique et festive, ce grand monsieur de l'accordéon redonne à Bach son universalité et sa place dans la modernité.
Ce n'est sans doute pas tant l'utilisation d'un instrument populaire dans le « grand répertoire » qui a rempli la cathédrale ce vendredi soir.
Mais plutôt une réponse originale à : qu'y aurait-il encore à dire sur Bach? Et bien, Richard Galliano a des choses à partager. Il parle la langue de Bach parfaitement, avec en plus la fraîcheur et la tendresse de celui qui n'est pas du pays mais en connaît les coutumes. Celui qui n'est pas asservi par les dogmes. Qui ausculte la partition avec l'imagination du jazzman et le respect du compositeur.
Avant de s'attaquer à un répertoire, c'est un univers qu'il explore. Il le fait d'ailleurs en compagnie d'excellents chambristes (Jean-Marc Phillips-Varjabédian, Jean-Marc Apap… ). Et ce n'est pas parce que l'accordéon est un instrument à clavier – et qu'on l'imagine chez lui dans l'Art de la Fugue – qu'il se privera des Suites pour violoncelle seul ou du répertoire pour violon ou flûte. Certes, ces instruments ont une articulation singulière qui fait bien défaut à l'accordéon mais, dans un accordéon, ce sont les deux facettes de Bach qui cohabitent: le grandiose et l'intime.
On est subjugué par la plasticité et l'étoffe du son que Galliano accorde si bien à cette musique (et à cette acoustique). Par la vigueur qu'il insuffle a certains tempi. Et surtout la « reconstruction » du phrasé dans des pièces assujetties d'habitude aux limites physiques des instruments originaux (violon, flûte). Sans oublier son Aria introductive, méditative, à fleur de peau, en hommage au compositeur.
Transfiguré par Bach, l'accordéon peut changer le regard du grand public sur la musique ancienne et celui des musiciens aussi…
Crédit photographique: Richard Galliano © DR
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Saint-Denis. Basilique. Festival de Saint Denis. 17-VI-2011. Heitor Villa- Lobos (1887-1959): Bachianas Brasileiras n°1 et n°5; Richard Galliano (né en 1950) : Aria; Johan Sebastian Bach (1685-1750): Concerto n°1 pour violon et orchestre en la mineur BWV 1041; Suite pour orchestre n°3 en ré majeur BWV 1068; Prélude de le Suite pour violoncelle seul n°1 en sol majeur BWV 1007; Concerto pour piano n°5 en fa mineur BWV 1056; Sicilienne de la Sonate pour flûte et clavecin n°2 en mi bémol majeur BWV 1031; Allemande de la Partita pour flûte en la minueur BWV 1013; Contrepoint 1 de l’Art de la Fugue BWV 1080; Concerto pour hautbois et violon en ut mineur BWV 1060. Richard Galliano, accordéon; Jean-Marc Phillips-Varjabédian, violon; Sébastien Surel, violon; Jean-Marc Apap, alto; Eric Levionnois, violoncelle; Stéphane Logerot, contrebasse.