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Liège. Salle Philharmonique. 16-VI-2011. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : La Flûte enchantée, ouverture K.620 ; Exultate, jubilate K165 ; Voi avete un cor fedele K 217. Gustav Mahler (1860-1911) : Symphonie n°4 en sol majeur. Karina Gauvin: soprano. Orchestre philharmonique royal de Liège, direction : Pascal Rophé.
Pascal Rophé, l'ancien directeur musical de l'orchestre prenait la tête de l'OPL pour des concerts qui marquaient la fin de la saison musicale d'une phalange désormais enrichie de l'adjectif «royal » à l'occasion de ses cinquante ans. Ce programme de ce soir emmenait le nombreux public à Vienne, à travers des œuvres de Mozart, compositeur plus souvent dirigé à Liège par Louis Langrée et la Symphonie n°4 de Mahler que Rophé avait déjà interprété avec l'OPL en 2009 à l'occasion d'un festival célébrant la capitale autrichienne.
L'ouverture de la Flûte enchantée confirme l'idée que l'on pouvait se faire d'une interprétation de Mozart par la phalange liégeoise. Le son est rond, dense et sied parfaitement à l'atmosphère de cette ouverture. En contre partie, la présence du clavecin apporte quelques couleurs baroques à cette exécution. L'orchestre est précis, soigne les attaques. Seule la timbale gêne par instant la belle mécanique portée par Pascal Rophé, par sa tendance à l'anticipation parfois trop marquée.
A cette agréable amuse-bouche succède l'entrée en scène de la soprano canadienne Karina Gauvin. Le motet Exsultate, jubilate forme un écrin parfait pour l'ensemble des qualités vocales de l'artiste. Le timbre de voix est chaleureux, ample. La soprano sait exploiter cet instrument raffiné à travers un chant extrêmement nuancé. Par instants, ces contrastes dynamiques peuvent laisser penser qu'ils permettent à l'artiste de camoufler l'une ou l'autre faiblesse, tels des aigus manquant parfois d'éclat. Nous avons également noté que la technique de chant privilégie le « beau son » à l'intelligibilité du texte, mais dans le cadre de cette performance concertante, ce parti-pris nous a été agréable. Pascal Rophé accompagne intelligemment la soprano, et insuffle à l'orchestre une énergie communicative. Nous en avons retenu l'espièglerie des deux hautbois dans le premier mouvement.
La soprano a ensuite interprété deux airs, Ach, ich fühl's, célèbre extrait de la Flûte Enchantée, suivi de l'air de concert Voi avete un cor fedele. Ce dernier appelait de notre part un peu moins d'enthousiasme que l'extrait de la Flûte, car moins bien adapté à l'empreinte vocale de Karina Gauvin. Un timbre de voix plus « juvénile » aurait apporté davantage de légèreté à cette pièce.
En seconde partie de concert, les effectifs orchestraux augmentent sensiblement pour interpréter la Symphonie n°4 de Mahler. En 2006, Armin Jordan avait marqué les esprits par une exécution mémorable de cette même œuvre. Pascal Rophé privilégie une approche plus analytique. Ce soir, nous avions l'impression que le chef cherchait absolument à identifier chaque embryon mélodique, chaque idée, tout élément significatif pour nous le révéler. Le risque d'une telle approche réside dans l'enfermement auquel s'expose l'orchestre, proposant une suite de micro-séquences musicales. L'orchestre ne s'est pas révélé des plus brillants : la justesse très approximative des bois à la fin du troisième mouvement et un pupitre de cordes moins affirmé qu'à l'habitude nous laissant sur notre faim. La vie céleste chantée par Karina Gauvin dans le lied final a entièrement été bissée à l'issue du concert. Une initiative curieuse mais heureuse, car la seconde exécution a étrangement considérablement gagné en précision de la part de l'orchestre.
Crédit photographique : © OPRL-Liège
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Liège. Salle Philharmonique. 16-VI-2011. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : La Flûte enchantée, ouverture K.620 ; Exultate, jubilate K165 ; Voi avete un cor fedele K 217. Gustav Mahler (1860-1911) : Symphonie n°4 en sol majeur. Karina Gauvin: soprano. Orchestre philharmonique royal de Liège, direction : Pascal Rophé.