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Cologne, Opernhaus. 02-VI-2011. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Don Giovanni, dramma giocoso en deux actes sur un livret de Lorenzo Da Ponte. Mise en scène : Uwe Eric Laufenberg. Décors : Gisbert Jäkel. Costumes : Antje Sternberg. Lumières : Andreas Frank. Vidéo : Gil Sperling. Avec : Thomas Johannes Mayer Don Giovanni ; Tatiana Monogarova, Donna Anna ; Daniel Behle, Don Ottavio ; Denis Wilgenhof, Il Commendatore ; Nicole Cabelle, Donna Elvira ; Patrick Carfizzi, Leporello ; Marko Spehar, Masetto ; Claudia Rohrbach, Zerlina. Chœur de l’Opéra de Cologne (chef de chœur : Andrew Ollivant). Orchestre du Gürzenich de Cologne, direction : Markus Stenz
Il y a un an cette mise en scène controversée de Don Giovanni, signée Uwe Erich Laufenberg, avait été créée à l'Opéra de Cologne, construite, pour l'essentiel, autour du formidable Don Giovanni de Christopher Maltman.
Un autre interprète pourra-t-il s'intégrer à cette production ? La question était flagrante. C'est Thomas Johannes Mayer, baryton allemand au répertoire particulièrement vaste, qui a finalement relevé le défi. Physiquement moins avantageux que son prédécesseur, il est pourtant un excellent acteur, débordant d'énergie et de vitalité. Il campe un Don Giovanni farouche, plus libertin que séducteur – et, pour cela, ne nous convainc entièrement qu'en deuxième partie de la soirée. Vocalement, hélas, il souffre encore d'une bronchite l'ayant contraint d'annuler les deux premières représentations de la série. Toussant à maintes reprises, il tente – non sans effort – d'adapter sa grande voix aux finesses du chant mozartien. Et une fois encore, il ne nous convainc que dans l'intense scène finale, couronnée d'un surprenant la aigu.
Ce soir-là, le maître est donc déclassé par son valet : Patrick Carfizzi, jeune baryton-basse à la carrière presque exclusivement américaine, s'avère vite un interprète idéal de Leporello. Quel acteur et – quel chanteur ! Doté d'une voix belle, ronde et bien placée, il sait jouer avec les mots, art bien nécessaire dans un rôle où les récitatifs ont une grande importance. Tout aussi idéal : Daniel Behle en Don Ottavio. Le timbre est beau, le souffle long, et l'art des nuances force le respect. Rien à redire également du Massetto efficace de Marko Spehar, alors que l'impressionnant Commandeur de Denis Wilgenhof se montre un rien trop crispé dans les aigus.
Côté femmes, le bilan est mitigé aussi. La plus grande déception nous vient de Tatiana Monogarova en Donna Anna. Passionnante Tatiana à Paris en 2009, elle s'avère ici complètement dépassée par les exigences du rôle. A vrai dire, son chant tout en force, ses d'attaques d'en dessous et ses aigus stridents finissent vite par lasser… Quelle différence avec l'Elvira de Nicole Cabelle ! Dès son air d'entrée, elle fascine par la beauté de sa voix corsée et homogène sur toute la tessiture, par son jeu de couleurs et de nuances. Voilà une interprétation mémorable culminant dans un «Mi tradì» gorgé d'émotions. Moins connue au niveau international, Claudia Rohrbach campe une Zerlina tout aussi parfaite, scéniquement et vocalement.
Reste une dernière déception : Markus Stenz, enthousiasmant la saison dernière, offre cette fois une lecture bien trop routinière. Privilégiant des tempi uniformément allants, produisant de nombreux problèmes de coordination entre scène et fosse, cette lecture manque cruellement d'une empreinte personnelle. Ce n'est qu'en deuxième partie de soirée que les choses s'améliorent…
Crédit photographique : Thomas Johannes Mayer © Agentur Seifert
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Cologne, Opernhaus. 02-VI-2011. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Don Giovanni, dramma giocoso en deux actes sur un livret de Lorenzo Da Ponte. Mise en scène : Uwe Eric Laufenberg. Décors : Gisbert Jäkel. Costumes : Antje Sternberg. Lumières : Andreas Frank. Vidéo : Gil Sperling. Avec : Thomas Johannes Mayer Don Giovanni ; Tatiana Monogarova, Donna Anna ; Daniel Behle, Don Ottavio ; Denis Wilgenhof, Il Commendatore ; Nicole Cabelle, Donna Elvira ; Patrick Carfizzi, Leporello ; Marko Spehar, Masetto ; Claudia Rohrbach, Zerlina. Chœur de l’Opéra de Cologne (chef de chœur : Andrew Ollivant). Orchestre du Gürzenich de Cologne, direction : Markus Stenz