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MTT aux frontières de Mahler

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Bruxelles. Palais des BeauxArts. 26-V-2011. Gustav Mahler (1860-1911) : symphonie n°6 en la mineur « Tragique ». San Francisco Symphony, direction : Michael Tilson Thomas.

En parallèle avec le New York Philharmonic, le (SFS) de (MTT) est en tournée européenne avec des symphonies de . Venant juste de terminer une intégrale discographique passée assez inaperçue (à l'exception des Symphonies n°4, n°6 et n°8), il est tout de même intéressant d'entendre cet orchestre et son chef dans ce répertoire.

Dans un article sur les Mahler de Klaus Tennstedt, nous parlions des mahlériens «conceptuels». Force est de constater que Tilson Thomas en est un éminent représentant ! Sa symphonie «tragique», n'est pas franchement tragique à l'exception d'un dernier mouvement véritablement cataclysmique ! MTT conçoit l'œuvre comme une progression inexorable dont seul l'ultime mouvement fait figure de volcan en éruption. Tout au long des trois premiers mouvements, le chef aura policé ses effets et aplanis les angles dans un souci de transparence. Une très grande importance est accordée à la lisibilité des pupitres, ainsi le célesta aura rarement apparu aussi central dans l'orchestration d'une symphonie de Mahler tant le chef se plait à souligner ses interventions. Mais, à force d'évaser les sommets anguleux et de rechercher la transparence pour la transparence, MTT en perd l'élan et la tension. Pourtant à l'inverse d'un Simon Rattle, il parvient à conserver l'architecture globale et à ne pas concevoir l'œuvre comme une succession d'épisodes. Dans les trois premiers mouvements son interprétation peine vraiment à convaincre, pire à retenir l'attention tant le message mahlérien se dissout à force d'en être aseptisé et dépassionné.

Techniquement, le SFS reste une machine orchestrale même si, pour le comparer au New York Philharmonic, que l'on a encore dans l'oreille, il lui est inférieur en terme de personnalité orchestrale et de virtuosité des chefs de pupitres des vents. Mais bien évidemment, on reste, loin, très loin, des standards orchestraux que l'on entend en Belgique et même en France, en terme de précision, d'homogénéité et de fini technique et, dans ce cadre, la prestation n'est reste pas moins un modèle ! On pointe ainsi la superbe couleur des cordes et la précision chirurgicale des trompettes, trombones et du tuba !

Crédit photographique : © DR

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Bruxelles. Palais des BeauxArts. 26-V-2011. Gustav Mahler (1860-1911) : symphonie n°6 en la mineur « Tragique ». San Francisco Symphony, direction : Michael Tilson Thomas.

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