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Paris. Théâtre de la Ville. 18/V/11. Sasha Waltz : Continu. Direction et chorégraphie : Sasha Waltz. Musique : Iannis Xenakis, Edgar Varèse, Claude Vivier. Costumes : Bernd Skodzif. Décor : Thomas Schenk, Pia Maier Schriever & Sasha Waltz. Lumières : Martin Hauk. Dramaturgie : Jochen Sandig. Répétitrice : Renate Graziadel. Chorégraphié et dansé par Liza Alpízar Aguilar, Ayaka Azechi, Jirí Bartovanec, Justin Billy, Davide Camplani, Maria Marta Colusi, Juan Kruz Diaz de Garaio Esnaola, Luc Dunberry, Edivaldo Ernesto, Delphine Gaborit, Mamajeang Kim, Florencia Lamarca, Sergiu Matis, Todd McQuade, Thomas Michaux, Sasa Queliz, Virgis Puodziunas, Zaratiana Randrianantenaina, Orlando Rodriguez, Mata Sakka, Yael Schnell, Xuan Shi, Shang-Chi Sun, Niannian Zhou.
Une nouvelle production de grande envergure pour la chorégraphe berlinoise, qui étoffe d'année en année son CV en vue de postuler à la direction d'une compagnie de ballet. Superbe, mais vain !
Aimer Sasha Waltz aujourd'hui revêt une forme contemplative. Depuis le hiératisme de sa mise en scène de Passion de Dusapin, la chorégraphe demande à ses spectateurs plus d'attention et de recueillement que pour ses premières pièces des années 90. Le spectacle s'ouvre par trois corps en apesanteur, avant de se poursuivre par l'affrontement de deux masses de danseurs, comme un corps de ballet dans Roméo et Juliette. Femmes sûres de leur pouvoir, coqs montés sur leurs ergots s'affrontent dans des duos parfois splendides, impeccablement interprétés.
Sans dimension narrative, mais avec une grande puissance formelle, la chorégraphe digère et retranscrit dans Continu les grandes œuvres chorégraphiques du XXème siècle, de Nijinsky à Pina Bausch. Le matériau chorégraphique de cette pièce frontale, jouée dans un cadre de scène fermé, provient des pièces produites lors de l'inauguration de deux musées, à Rome et à Berlin. La proximité des corps devait procurer du trouble, celui-ci a totalement disparu. C'est très beau, les danseurs sont excellents, mais totalement vain. Où est la nécessité de ce spectacle ? Quelle personnalité exprime-t-elle ? Quelles émotions laisse-t-elle surgir ?
On prend alors conscience de l'évolution du travail de la chorégraphe, dont les productions amples et de grande envergure prouvent qu'elle aspire désormais davantage à la direction d'une compagnie de ballet néo-classique qu'à celle d'une compagnie indépendante d'avant-garde à Berlin. Il ne lui reste plus aujourd'hui qu'à revisiter les grands ballets classiques pour parfaire sa carrière, puis que c'est bien de cela qu'il s'agit. Sasha Waltz est désormais capable de signer un ballet d'une soirée pour n'importe quelle grande compagnie au monde, comme l'Opéra de Paris. Oui, et alors ?
Crédit photographique : © Sebastian Bolesh
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Paris. Théâtre de la Ville. 18/V/11. Sasha Waltz : Continu. Direction et chorégraphie : Sasha Waltz. Musique : Iannis Xenakis, Edgar Varèse, Claude Vivier. Costumes : Bernd Skodzif. Décor : Thomas Schenk, Pia Maier Schriever & Sasha Waltz. Lumières : Martin Hauk. Dramaturgie : Jochen Sandig. Répétitrice : Renate Graziadel. Chorégraphié et dansé par Liza Alpízar Aguilar, Ayaka Azechi, Jirí Bartovanec, Justin Billy, Davide Camplani, Maria Marta Colusi, Juan Kruz Diaz de Garaio Esnaola, Luc Dunberry, Edivaldo Ernesto, Delphine Gaborit, Mamajeang Kim, Florencia Lamarca, Sergiu Matis, Todd McQuade, Thomas Michaux, Sasa Queliz, Virgis Puodziunas, Zaratiana Randrianantenaina, Orlando Rodriguez, Mata Sakka, Yael Schnell, Xuan Shi, Shang-Chi Sun, Niannian Zhou.