Thomas Lebrun : six soli en un

Six soli, du plus épuré au plus conceptuel, forment un seul et même spectacle. Un travail de caméléon pour Thomas Lebrun qui s'incarne dans six atmosphères différentes.

C'est un travail exigeant et très sensuel que propose Thomas Lebrun dans «Six order pieces». Au gré des séquences dansées, issues de collaborations artistiques avec des chorégraphes, des réalisatrices, un compositeur ou un éclairagiste, il compose en creux le portrait d'un interprète caméléon, presque photosensible.

Dès le premier solo, où il progresse, de découpe en découpe, sur un lieder, le corps de ce danseur qui se définit lui-même comme grassouillet est traversé par des émotions et des énergies particulières, dans une grande fluidité gestuelle. Dans «Pouce !», le plus émouvant et le mieux écrit de ces solos, son corps oscille comme s'il boitait, ses épaules et ses hanches godillent. Bernard Glandier, chorégraphe foisonnant des années 90, le lui a transmis en 1999, juste avant sa mort d'une maladie dégénérative.

Au mitan du spectacle, quelques images du chorégraphe interprétant ce solo sont d'ailleurs projetées sur un écran en fond de scène. La boucle est alors bouclée ! Thomas Lebrun fait de ce spectacle composite et kaléidoscope un hommage au talent multiforme de Bernard Glandier et explore par la même occasion ses multiples facettes d'interprète.

Crédit photographique © Frédéric Iovino