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Paris. Amphithéâtre de l’Opéra Bastille. 11/V/11. Ririe-Woodbury Dance Company : Alwin Nikolais, une fête pour ses 100 ans. Direction artistique : Murray Louis et Alberto del Salz. Chorégraphie, musique, lumières : Alwin Nikolais. Costumes : Alwin Nikolais, Franck Garcia. Interprétation : Ririe-Woodbury Dance Company, avec Jo Blake, Erin Lehua Brown, Juan Carlos Claudio, Caine Keenan, Tara McArthur, Kai Medeiros, Graci Meier, Aaron Perlstein, Barbi Powers, Elizabeth Kelley Willberg.
Destiné au jeune public, un florilège coloré des œuvres phares de l'œuvre du chorégraphe Alwin Nikolais, qui aurait eu cent ans en 2010 !
Devant l'engouement provoqué auprès des adultes par ce spectacle de répertoire plutôt rare, les enfants auraient pu ne pas voir ce spectacle ! Trop d'adultes de haute taille masquant en effet les gradins normalement destinés aux bouts de choux dans le cadre de cette programmation Jeune Public. C'eut pourtant été dommage de ne pas initier les plus petits à l'histoire de la danse contemporaine, avec les pièces les plus célèbres d'Alwin Nikolais. Cerise sur le gâteau, ce remarquable travail de répertoire est interprété par une compagnie professionnelle américaine qui s'efforce de conserver intact l'héritage du chorégraphe américain.
Le festival commence par un extrait de Crucible, une pièce de 1985, dans laquelle les corps des danseurs sont une toile vierge et mouvante qui se transforme en mer agitée ou en animal fantastique au gré de projections d'images. L'illusion d'optique est parfaite avec ces membres, bras et jambes, comme indépendants derrière une rampe inclinée en miroir !
Place ensuite aux trois danseurs de Noumenon Mobilus (1953) qui utilisent tout la palette de la flexibilité dans leur costume en tissu élastique. Bras et jambes écartés, tendus au maximum, on dirait les cartes d'Alice au Pays des Merveilles, version Disney. Alors que cette pièce a plus d'un demi-siècle, seule la musique (signé Nikolais) paraît un peu datée.
Nouvel assaut de fantaisie et d'imagination avec deux extraits d'Imago (1963), dans lequel les danseurs incarnent les habitants d'un village imaginaire. Bras prolongés par des cylindres, tête surmontée d'un petit chapeau, ces êtres étranges vivent en tribu et s'inquiètent au moindre bruit. Sous leurs robes bouffantes, ils interagissent de façon grégaire – pour un résultat extrêmement ludique.
Retour à l'abstraction de la danse avec Mechanical Organ (1980), de tendres duos sur des petits bancs. Pour finir, l'impressionnant travail de Tensile Involvement (1955) avec des élastiques accrochés dans les cintres, qui forment un quadrillage subtil.
Mélange des époques et des influences, ce collage de pièces disparates fait éclater le style unique et créatif d'Alwin Nikolais, son goût pour les effets lumineux et les illusions d'optique. Lors de son séjour en France, de 1978 à 1981, à la tête du Centre national de danse contemporaine d'Angers, il a formé de nombreux chorégraphes qui sont aujourd'hui ses héritiers. Parmi eux, Philippe Decoufflé, Dominique Boivin ou Marcia Barcellos, qui n'hésitent pas à recourir à la magie du théâtre et des illusions pour enchanter, comme lui, leur public.
Crédit photographique : Imago © Fred Hayes ; Tensile Involvement © Brent Herridge
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Paris. Amphithéâtre de l’Opéra Bastille. 11/V/11. Ririe-Woodbury Dance Company : Alwin Nikolais, une fête pour ses 100 ans. Direction artistique : Murray Louis et Alberto del Salz. Chorégraphie, musique, lumières : Alwin Nikolais. Costumes : Alwin Nikolais, Franck Garcia. Interprétation : Ririe-Woodbury Dance Company, avec Jo Blake, Erin Lehua Brown, Juan Carlos Claudio, Caine Keenan, Tara McArthur, Kai Medeiros, Graci Meier, Aaron Perlstein, Barbi Powers, Elizabeth Kelley Willberg.