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Dijon. Auditorium. 05-05-2011. Johannes Brahms (1833-1897) : Symphonie n°3 en fa majeur op. 90 ; Symphonie n°1 en ut majeur op. 68. Orchestre philharmonique de Dresde. Direction : Rafael Früheck de Burgos
Orchestre philharmonique de Dresde
L'auditorium dijonnais accueillait un public venu nombreux pour un programme symphonique profond et dense : deux sublimes symphonies de Brahms magnifiées par l'orchestre philharmonique de Dresde sous la baguette dynamique, précise et sensible de son chef Rafael Frühbeck de Burgos.
C'est avec la Troisième Symphonie que débute la première partie du concert. Dès les premiers accords de l'Allegro con brio initial, le ton est donné : un tempo rapide, un souffle passionné, une atmosphère romantique à souhait… Cordes et bois se répondent dans la plus belle harmonie. Le deuxième mouvement, plus paisible, commence par mettre en valeur le son très legato, magnifique des clarinettes. Du moins du clarinettiste soliste. D'ailleurs, tous les solistes, quel que soit le pupitre, ont fait montre d'une maîtrise et d'une sensibilité musicale hors pair. Ce qui n'enlève en rien, bien au contraire, la qualité de l'ensemble, comme le montre avec éloquence l'interprétation du célèbre thème «Poco allegretto» du 3e mouvement, repris par Serge Gainsbourg dans Baby alone in Babylone et évidemment le thème initial de l'allegro terminal qui suscite l'intervention de tous les instruments. Avec l'explosion des timbales qui se tairont ensuite pour laisser place à une fin plus calme…
La seconde partie est entièrement consacrée à la Première Symphonie du maître viennois. D'emblée, le thème déchirant du premier mouvement, «Poco sostenuto» soutenu par un martellement de timbales, impose une atmosphère tendue et suscite une émotion forte qui ne se démentira pas tout au long de ce poignant morceau, même dans sa partie «allegro». Le deuxième mouvement, «Andante sostenuto», plus calme mais pas pour autant moins inspiré ni moins émouvant, apporte tout de même une touche d'accalmie tandis que le troisième, «Un poco allegretto e grazioso», renforce également cette impression. La fraîcheur de son thème initial ne peut en effet laisser indifférent. Ici, l'aspect populaire insouciant côtoie des passages plus intenses. La multiplicité des indications de tempo et des caractères dans le dernier mouvement, «Adagio-Piu andante-Allegro non troppo ma con brio-Piu allegro» contribue à commencer de manière inquiétante et à terminer triomphalement. Là encore, l'équilibre entre les pupitres, la qualité de son, le sens du phrasé et des nuances ne peut que laisser un souvenir impérissable au spectateur qui en redemande… Et qui ne sera pas déçu, avec une Danse hongroise en sol mineur pour terminer la soirée en apothéose ! Savant et populaire au sein d'un même répertoire pour une soirée tout entière sous le signe d'une inspiration sans relâche…
Crédit photographique : Rafael Frühbeck de Burgos © DR
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Dijon. Auditorium. 05-05-2011. Johannes Brahms (1833-1897) : Symphonie n°3 en fa majeur op. 90 ; Symphonie n°1 en ut majeur op. 68. Orchestre philharmonique de Dresde. Direction : Rafael Früheck de Burgos