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Bruxelles. 26-IV-2011. Cirque Royal. Giuseppe Verdi (1813-1901) : Nabucco, drame lyrique en quatre actes. Carlo Guelfi, Nabucco ; Zoran Todorovich, Ismaele ; Carlo Colombara, Zaccaria ; Marianne Cornetti, Abigaille ; Catherine Keen, Fenena ; Kurt Gysen, Il Gran Sacerdote ; Xavier Rouillon, Abdallo ; Olga Kindler, Anna. Chœur du théâtre royal de La Monnaie, direction : Martino Faggiani ; Orchestre du théâtre royal de La Monnaie, direction : Jullian Reynolds
Unique rescapé d'un dyptique sur l'Intolérance Verdi/Nono, mis à mal par le décès prématuré du metteur en scène allemand Christoph Schlingensief en charge du projet Nono, ce Nabucco en version de concert, se retrouve seul, esseulé, dans le gigantesque Cirque royal de Bruxelles, aussi délicat par son acoustique, que surchauffé par les des températures déjà estivales !
Dans ce contexte, il faut saluer la prestation de l'orchestre dirigé avec une rare compétence par Julian Reynolds dont l'OPA sur le répertoire bel-canto à La Monnaie nous avait rarement paru très convaincante. Le chef évite le piège du barnum lourd et monotone qu'est souvent cet opéra. Sa direction sert la fluidité de l'action et allège une orchestration qui ne demande qu'à exploser bruyamment dans une salle ou l'orchestre occupé l'arène centrale. Ainsi, les détails de la partition brillent, interprétés par un orchestre, qui a toujours été très à son aise dans le répertoire italien du bel-canto et des premiers opéras de Verdi. Certes, on peut toujours trouver que cette direction manque de souffle dramatique, mais cultiver le théâtre risquait surtout de faire exploser les décibels et d'écraser les voix dans une salle qui sur-valorise l'impact de l'orchestre. La musique de scène, très sollicitée en coulisse, est à la hauteur de sa tâche. Plutôt en petite forme ces derniers temps, le chœur de La Monnaie, galvanisé par l'enjeu d'un opéra qui lui accorde un rôle central. C'est le résultat du travail attentif de Martino Faggiani.
La distribution était le maillon faible de cette performance, certes rien d'indigne, mais des prestations plutôt linéaires et trop souvent usées. Vétéran des rôles verdiens, Carlo Guelfi, n'a pour lui que sa maîtrise stylistique du rôle à défaut d'être vocalement étincelant. Son timbre désormais fort terne n'en fait pas un Nabucco mémorable. Titulaire du très délicat rôle d'Abagaille, Marianne Cornetti présente une voix bien fatiguée, délicate aux notes extrêmes et banale. La chanteuse parvient, de manière très professionnelle, à jongler entre les grosses difficultés pour faire bonne figure, mais la prestation est peu convaincante. Même, Carlo Colombara, souvent distribué à La Monnaie et souvent très pertinent, semble en roue libre et apparaît en dessous de ses moyens. Avec l'âge et même si la voix commence à être un peu grisonnante, Zoran Todorovitch présente un timbre séduisant et personnel qui s'additionne avec une parfaite maîtrise du style. Les comparses sont convenablement distribués mais sans éclats.
Crédit photographique : Julian Reynolds © DR
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Bruxelles. 26-IV-2011. Cirque Royal. Giuseppe Verdi (1813-1901) : Nabucco, drame lyrique en quatre actes. Carlo Guelfi, Nabucco ; Zoran Todorovich, Ismaele ; Carlo Colombara, Zaccaria ; Marianne Cornetti, Abigaille ; Catherine Keen, Fenena ; Kurt Gysen, Il Gran Sacerdote ; Xavier Rouillon, Abdallo ; Olga Kindler, Anna. Chœur du théâtre royal de La Monnaie, direction : Martino Faggiani ; Orchestre du théâtre royal de La Monnaie, direction : Jullian Reynolds