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Pantin. Festival Hautes Tensions. 14-III-2011. Ballet National de Bordeaux : Tétris. Chorégraphie : Anthony Égéa. Musique : Franck II Louise. Scénographie, lumières : Florent Blanchon. Costumes : Odile Béranger. Sonorisateur : Lionel Soulard. Assistante à la chorégraphie : Célia Thomas. Compagnie Melting Spot : Vaduz 2036. Chorégraphie et direction artistique : Farid Berki. Vidéaste : Laurent Meunier. Créations lumières : Laurent Vérité. Régisseur général : David Manceaux. Musiques : Alphex Twin, Murcof, Ryoji Ikeda.
Hautes Tensions, nouveau festival organisé par le Parc de la Villette, se donne pour ambition de réunir, durant deux semaines, danses urbaines et formes contemporaines du cirque et du théâtre.
Une volonté de décloisonnement qui fait la partbelle aux jeunes créations. La Grande Halle accueillait successivement ce soir le Ballet National de Bordeaux, qui interprétait Tétris (une création d'Anthony Égéa) et la Compagnie Melting Spot, qui présentait Vaduz 2036 (une création de Farid Berki). Si la première prestation est une belle réussite, la seconde nous laisse malheureusement sur notre faim.
Antony Égéa a créé, pour vingt et un danseurs du Ballet National de Bordeaux, une chorégraphie au langage hybride, qui mêle gestuelle classique et mouvements de danse hip hop. « Pour cette pièce, j'ai envie de transformer la technique classique, en y apportant des énergies et des effets propres à la danse hip hop ». Son Tétris s'inspire à la fois du jeu vidéo et de la technique hip hop du même nom qui voit s'emboîter les corps des danseurs. Tétris, c'est le pari réussi d'une esthétique innovante et surprenante.
La scénographie, avant-gardiste, colle bien au thème. Le plateau central rappelle celui du célèbre Boléro de Béjart. Aucun temps mort dans cette création qui enchaîne les mouvements au rythme d'une musique martiale. Cette frénésie gestuelle (excessive ?) semble influencée par le langage de Forsythe. Les chaussons de pointe deviennent des instruments de percussion, tandis que les corps se transforment, s'imbriquent, se déboîtent, tombent, se relèvent, se frôlent et se fuient. La troupe, jeune et multivitaminée, possède de vraies personnalités. Et on ne peut que féliciter les solistes masculins qui s'en sortent plus qu'honorablement dans les difficiles passages hip hop.
On aime cet univers futuriste, tribal, sensuel et porteur d'une vraie liberté scénique pour les artistes.
Farid Berki, pionnier de la danse hip hop en France, nous proposait ce soir une création, Vaduz 2036. Cette pièce, conçue pour sept danseurs, se veut processus de recherche et démarche analytique sur la gestuelle. L'esthétisme du mouvement tient lieu de thématique. « J'ai l'impression, dit-il, d'avoir abandonné et négligé une partie de ce qui fonde ma signature corporelle. Il me faut donc revenir à la base… chercher, fouiller et définir ma propre gestuelle ». L'ambition est louable, mais la sauce ne prend malheureusement pas. Le propos est peu lisible. Cette recherche introspective se donne avant tout à voir, et doit donc être conçue comme un partage avec le public. En l'espèce, celui-ci semble laissé de côté. La gestuelle donne une impression de déjà-vu et manque de puissance. La scénographie est elle aussi problématique : les danseurs, vêtus de gris, se perdent littéralement dans les décors du même ton. Quant aux effets visuels d'œuvres contemporaines, ils ne parviennent pas à être mis en liaison avec la danse. Et si l'engagement des deux danseuses féminines de la compagnie, Sandrine Monar et Cécile Delobeau, est à noter, le reste de la troupe ne semble pas totalement investie dans l'aventure.
Farid Berki ne parvient pas à nous emporter dans son univers. Dommage.
Crédit photographique : © Sigrid Colomyes
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Pantin. Festival Hautes Tensions. 14-III-2011. Ballet National de Bordeaux : Tétris. Chorégraphie : Anthony Égéa. Musique : Franck II Louise. Scénographie, lumières : Florent Blanchon. Costumes : Odile Béranger. Sonorisateur : Lionel Soulard. Assistante à la chorégraphie : Célia Thomas. Compagnie Melting Spot : Vaduz 2036. Chorégraphie et direction artistique : Farid Berki. Vidéaste : Laurent Meunier. Créations lumières : Laurent Vérité. Régisseur général : David Manceaux. Musiques : Alphex Twin, Murcof, Ryoji Ikeda.