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Umberto Giordano (1867-1948). Fedora. Angela Gheorghiu, Fedora ; Plácido Domingo, Loris ; Nino Machaidze, Olga ; Fabio Maria Capitanucci, de Siriex ; Marina Comparato, Dimitri. Chœur de la Monnaie (direction, Piers Maxim), Orchestre symphonique de La Monnaie. Direction : Alberto Veronesi. Enregistré au Cirque Royal de Bruxelles en janvier 2008. 2 CD Deutsche Grammophon 477 8367. Code barre : 0 28947 78367 1. Notice en anglais, allemand et français. Livret en italien, anglais, allemand et français. Durée 96’24 ‘‘.
Deutsche GrammophonOpéra rarement donné sur scène et encore plus rarement enregistré, Fedora est un opéra injustement ignoré. Issu, comme Tosca, d'une pièce de Félicien Sardou écrite pour la grande Sarah Bernhardt, Fedora raconte l'impossible vengeance de l'héroïne face l'amour qu'elle découvre pour Loris, l'assassin de son fiancé.
L'intrigue théâtralement simple favorise l'expressionnisme des deux principaux protagonistes. Ainsi, les interventions de Fedora comme celles de Loris sont habitées de sentiments exacerbés demandant à ses protagonistes un engagement extrême. Seuls des acteurs d'exception, des chanteurs brisant les frontières du seul «beau chant» peuvent se mesurer à une telle œuvre. Bien sûr, on pense immédiatement à Maria Callas comme l'interprète idéale du rôle, rôle qu'elle joue sur la scène de La Scala de Milan en juin 1956 en compagnie du ténor Franco Corelli. Irrémédiablement perdu, l'enregistrement de ce qui a certainement marqué l'œuvre n'est jamais parvenu à l'écoute des fanatiques de la diva.
Depuis 1986, date de l'enregistrement d'Eva Marton et de José Carreras, les studios avaient délaissé cet opéra. Aujourd'hui, comme mû par l'urgence de graver son nom sur la discographie de cet opéra, l'insatiable Plácido Domingo s'investit avec une fougue incroyable dans l'interprétation du principal personnage masculin de ce drame. Si dans ses derniers enregistrements (Cyrano de Bergerac, La Dame de Pique) le légendaire ténor montrait un registre médium quelque peu affaibli et usé par les ans, cet opéra semble avoir réveillé en lui une énergie nouvelle qu'on dénote avec bonheur dans chacune de ses interventions. Même si on connait sa générosité artistique, sa prestation apparaît miraculeuse. Difficile en effet d'imaginer qu'elle est celle d'un chanteur de soixante-huit ans !
A ses côtés, la soprano Angela Gheorghiu ne répond malheureusement pas au bouillonnement qui anime le ténor mexicain. Certes, elle chante avec sa voix reconnaissable entre mille, avec son legato splendidement conduit, mais elle manque sensiblement de théâtralité. Son chant souvent superbe n'offre pourtant pas la passion dévorante qu'on attend de ce personnage. Nous sommes loin de l'interprétation de la presque sexagénaire Magda Olivero qui, en 1959, enregistre pour Decca, une Fedora passionnée à laquelle il est difficile de ne pas retourner lorsqu'on entend la trop sage Angela Gheoghiu.
L'embrasement de Plácido Domingo n'atteint pas non plus le chef Alberto Veronesi qui, bien trop souvent, laisse son orchestre en retrait du drame.
Rendez-vous manqué ? Pas tout à fait. L'étonnante jeunesse vocale de Placido Domingo justifie à elle seule de se procurer cet album.
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Umberto Giordano (1867-1948). Fedora. Angela Gheorghiu, Fedora ; Plácido Domingo, Loris ; Nino Machaidze, Olga ; Fabio Maria Capitanucci, de Siriex ; Marina Comparato, Dimitri. Chœur de la Monnaie (direction, Piers Maxim), Orchestre symphonique de La Monnaie. Direction : Alberto Veronesi. Enregistré au Cirque Royal de Bruxelles en janvier 2008. 2 CD Deutsche Grammophon 477 8367. Code barre : 0 28947 78367 1. Notice en anglais, allemand et français. Livret en italien, anglais, allemand et français. Durée 96’24 ‘‘.
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