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Pantin. Centre National de la Danse : Scènes de bal, bals en scène. Du 9 février au 30 avril au CND – du 5 mai au 10 juin au Théâtre National de Chaillot. Entrée libre. Commissaire générale : Claire Rousier. Commissaires scientifiques : Marie-Françoise Bouchon, Virginie Garandeau, Sophie Jacotot, Nathalie Lecomte. Conception graphique : Agnès Dahan, Raphaëlle Picquet.
Lieu de divertissement, de plaisir et de rencontre, le bal fait l'objet, au Centre National de la Danse jusqu'au 30 avril, puis au Théâtre National de Chaillot, d'une exposition qui invite à découvrir son histoire et ses différentes facettes. La physionomie du bal a en effet évolué au fil du temps : entre ordre et désordre, le bal possède, selon les époques et les lieux, ses propres codes et rites. Volte, cotillon, polka, musette, mazurka, quadrille, valse, guinguette, java, rock'n'roll ou tango sont autant de manière de célébrer la vitalité des corps.
C'est au Moyen Âge que naît la notion de bal. Pendant longtemps, le bal est l'occasion de montrer un savoir-être, un savoir-paraître et un savoir-faire (un traité d'éducation à l'attention des apprentis danseurs énonce ainsi : «Quand un petit garçon danse avec sa petite sœur ou sa petite cousine, il ne doit pas la prendre brusquement ni la bousculer»). Avec le XIXe siècle apparaît la notion de plaisir. La gestuelle devient improvisée, spontanée et les codes tendent à disparaître. Le bal devient le lieu de l'innovation en matière de danses de société.
Le bal peut être perçu comme un rite initiatique pour les jeunes filles en fleur, un espace fortement théâtralisé qui donne accès au monde des adultes, comme dans le mythe de Cendrillon (les archives vidéo du Bal des Débutantes ou du Bal des Petits Lits Blancs sont à ce titre éloquentes).
Le bal a de même longtemps occupé une fonction matrimoniale non négligeable. Le fameux carnet de bal symbolise cette quête encadrée du sexe opposé. L'écrivain Léo Gozlan ne disait-il pas que «toute mère au bal est un notaire déguisé ?».
Le bal a également pu être considéré comme un lieu de défoulement et de transgression sociale, dans la mesure où il permet la rencontre des corps (le bal est la seule occasion d'établir un contact physique avec un partenaire de sexe opposé) et brouille les frontières sociales. Il fait même l'objet d'une définition donnée par la préfecture de police en 1930, et est interdit pendant les guerres.
Le motif du bal perdure encore dans l'imaginaire collectif et nombre de chorégraphes se sont appropriés cette figure d'un autre temps : Roland Petit (Java for ever), George Balanchine (Liebselieder Waltzer) ou encore Pina Bausch (Kontakhof) ont convoqué cette figure d'un âge révolu.
L'exposition se scinde en quatre parties distinctes : Luxe, ordre et beauté ; Masques et mascarades ; Tous au bal ! ; Bal un jour, bal toujours. La scénographie permet d'entrer de manière ludique dans la thématique. Les explications, exhaustives, sont accompagnées d'une abondante iconographie. Les extraits de films et de reportages complètent harmonieusement la visite.
Modeste ou luxueux, le bal demeure le lieu du divertissement, du plaisir et de la rencontre amoureuse et amicale. Ses nombreuses déclinaisons contemporaines (discothèques, rave-party), témoignent de la permanence du besoin de danser ensemble. Un esprit de convivialité qui a traversé les siècles.
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Pantin. Centre National de la Danse : Scènes de bal, bals en scène. Du 9 février au 30 avril au CND – du 5 mai au 10 juin au Théâtre National de Chaillot. Entrée libre. Commissaire générale : Claire Rousier. Commissaires scientifiques : Marie-Françoise Bouchon, Virginie Garandeau, Sophie Jacotot, Nathalie Lecomte. Conception graphique : Agnès Dahan, Raphaëlle Picquet.