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Franz Schubert (1797-1828) : Sechs Lieder nach Gedichten von Friedriech von Schlegel, sélection de Lieder ; Arnold Schoenberg (1874-1951) : Vier Lieder op. 2 ; Richard Strauss (1864-1949) : Drei Lieder der Ophelia aus Hamlet op. 67, sélection de Lieder. Lucia Popp, soprano. Irwin Gage, piano. 1 CD Orfeo C 789 101 B. Code-barre : 4011790 789125. Enregistrement effectué sur le vif au Cuvillés-Theater de Munich le 25 juillet 1984. Qualité d’enregistrement : ADD. Notice de présentation trilingue (allemand, anglais et français), texte des Lieder uniquement en allemand. Durée : 71’53’’
OrfeoCe n'est pas à un programme facile que Lucia Popp conviait son public en ce soir de juillet 1984, dans le ravissant théâtre Cuvillés de Munich. Parmi les Lieder de Schubert et de Strauss proposés, aucune pièce véritablement connue à se mettre sous la dent, et au rayon des raretés figuraient également quelques pièces de jeunesse de Schönberg, compositeur qui n'a pas, sauf preuve du contraire, la réputation d'écrire de la musique accessible à tous. Difficile, a priori, de captiver le public avec un menu aussi austère et, du moins sur le papier, d'apparence aussi peu alléchante !
C'est pourtant par le naturel d'un chant exempt de toute affectation, minauderie ou intellectualisme de mauvais aloi, et à une époque où chanter le lied voulait encore dire afféteries et maniérismes, que la cantatrice slovaque parvient à faire passer un programme ambitieux autant par sa rareté que par sa sophistication. Les Schubert se chantent ainsi au premier degré, et on n'aurait pas l'idée, à écouter le timbre rond, frais et sensuel de Lucia Popp, qu'il ait pu un jour en être autrement. Et tout cela n'empêche pas la mélancolie ou le mystère de s'installer là où il le faut, notamment dans « Die Rose » ou dans l'ineffable « Der Jünling an der Quelle », hélas si rarement entendu de nos jours. Si les Vier Lieder op.2 de Schönberg sonnent bien eux aussi dans la voix de la radieuse chanteuse, c'est peut-être dans les Strauss donnés en fin de deuxième partie que Popp est à son meilleur. Les Drei Lieder der Ophelia, s'ils évoquent encore par leur fraicheur vocale la Sophie du Rosenkavalier, annonceraient presque, dans leur hystérie retenue, une Salomé qui sans doute ne serait jamais venue, en dépit de l'évolution spectaculaire du répertoire de Popp lors de ses dernières années de carrière. Le dernier groupe de lieder de Strauss révèle ainsi les multiples moirures et irisations de ce timbre doré absolument unique, qui avait dû attendre les dernières années de carrière de la cantatrice pour atteindre son plein épanouissement. On se rappelle la consternation dans laquelle fut plongé le monde musical en 1993, à l'annonce du décès prématuré de cette interprète d'exception. Au piano, Irwin Gage se montre tout au long du programme un accompagnateur discret et attentif, mais peut-être hélas un peu trop dénué de présence ou d'imagination musicale.
Petit regret enfin, on aurait souhaité, pour un programme aussi rare, que les textes des lieder soient accompagnés d'une traduction, ne serait-ce qu'en anglais. Mais peut-être est-ce là le message de ce récital, que de se laisser bercer par la musique et d'oublier, ne serait-ce qu'un instant, les mots qui l'accompagnent.
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Franz Schubert (1797-1828) : Sechs Lieder nach Gedichten von Friedriech von Schlegel, sélection de Lieder ; Arnold Schoenberg (1874-1951) : Vier Lieder op. 2 ; Richard Strauss (1864-1949) : Drei Lieder der Ophelia aus Hamlet op. 67, sélection de Lieder. Lucia Popp, soprano. Irwin Gage, piano. 1 CD Orfeo C 789 101 B. Code-barre : 4011790 789125. Enregistrement effectué sur le vif au Cuvillés-Theater de Munich le 25 juillet 1984. Qualité d’enregistrement : ADD. Notice de présentation trilingue (allemand, anglais et français), texte des Lieder uniquement en allemand. Durée : 71’53’’
Orfeo