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Dijon. Auditorium. 12-IV-2011. Dark matters, pièce pour 6 danseurs. Compagnie Kidd Pivot. Chorégraphie : Crystal Pite ; musique originale : Owen Belton ; marionnettes : Robert Lewis ; lumières : Rob Sondergaard ; décor : Jay Gower Taylor ; costumes : Linda Chow ; voix : Christopher Gaze. Texte : Extraits du Poème sur le désastre de Lisbonne, Voltaire.
Le point de départ du spectacle de Crystal Pite est la mystérieuse matière sombre («dark matters») qui compose la majeure partie de l'univers.
De plus, la chorégraphe s'appuie sur une voix off qui déclame – en anglais – des vers de Voltaire extraits du Poème sur le désastre de Lisbonne dont voici une partie traduite :
«Que peut donc de l'esprit la plus vaste étendue ?
Rien ; le livre du sort se ferme à notre vue. […]
Ce monde, ce théâtre et d'orgueil et d'erreur.»
Inutile de préciser que l'ensemble n'est pas d'une drôlerie appuyée. Et pourtant…
Le spectacle se déroule en deux parties bien distinctes. La première met en scène un homme à chemise blanche qui tente de créer, d'écrire mais est dérangé par une marionnette activé par cinq personnages cagoulés vêtus de noir. Il résulte de leur rencontre un conflit physique assez violent. Les jeux de lumière sont particulièrement réussis et l'aspect dansant minimaliste, de même que les décors. Dans la deuxième partie, les six danseurs effectuent cette fois des figures diverses, par deux, par trois, par cinq… alternant des gestes violents jusqu'à une partie extrêmement tendre à la fin, ou le duo terminal rappelle les gestes de la marionnette de la première partie, accompagné non pas d'une musique souvent inquiétante constituée autant de bruits que de sons, mais de la voix off et donc du texte voltairien.
Qu'en est-il du public ? Et bien curieusement, il a bien ri lorsqu'un personnage en noir en a laissé tombé violemment un autre sur le sol. Ce qui devait probablement devoir pétrifier les témoins… Ce genre d'attitude s'est reproduit à plusieurs reprises, le public réagissant visiblement en décalage par rapport au message sous-jacent du spectacle. Par ailleurs, lors d'un long silence, la salle s'est mise à discuter…
Mais finalement, le public dijonnais, venu très peu nombreux, a manifesté son contentement par des applaudissements prolongés, obligeant les six danseurs à revenir saluer à plusieurs reprises. Noir, c'est noir ? Il y a toujours de l'espoir…
Crédit photographique : Dark Matters © Opéra Dijon Gilles Abegg
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Dijon. Auditorium. 12-IV-2011. Dark matters, pièce pour 6 danseurs. Compagnie Kidd Pivot. Chorégraphie : Crystal Pite ; musique originale : Owen Belton ; marionnettes : Robert Lewis ; lumières : Rob Sondergaard ; décor : Jay Gower Taylor ; costumes : Linda Chow ; voix : Christopher Gaze. Texte : Extraits du Poème sur le désastre de Lisbonne, Voltaire.