Remise à plat par Temirkanov ?

Les choix éditoriaux du label autoproduit, mais hébergé par les Anglais de Signum, de la philharmonie de Saint-Petersbourg laissent, de prime abord, assez dubitatif. A l'inverse du théâtre Mariinsky voisin qui poursuit, sous la houlette de Valery Gergiev des projets éditoriaux réfléchis et novateurs, l'autre grand orchestre russe se contente d'approfondir le répertoire qu'il fréquente, avec assiduité, en concert, sous la direction de Yuri Temirkanov.

Ce présent disque ne fait exception ! Temirkanov affronte son cœur de répertoire avec lequel il ne cesse de tourner à travers le monde.

Dans la Suite du Lac des cygnes, Temirkanov fignole des minis concertos pour orchestre, fort éloignés de l'esprit de chorégraphie, mais brillants. Cette vision fait miroiter les belles couleurs de l'orchestre et un fondu des pupitres exemplaire. Reste que la vérité de ces œuvres réside certainement plus dans des approches moins contemplatives et démonstratives.

Changement de registre avec des Danses symphoniques de Rachmaninov. Temirkanov avait déjà laissé, en 1995, un enregistrement, avec le même orchestre, passé inaperçu dans le contexte discographique des années 1990. Cette nouvelle lecture restera, hélas, loin des sommets. Outre une prise de son assez étriquée et pauvre en relief, selon les critères actuels, le chef ne semble pas dépasser une certaine routine confortable et luxueuse propre aux grandes phalanges mondiales en tournée. Certes, la lecture est techniquement très propre et stylistiquement probe, mais il manque la folie ou la radicalité d'une véritable vision ! Le discographie est trop riche (Svetlanov, Kondrashin, Askhenazy, Sokhiev, Jurowski, Petrenko, Maazel) pour recommander cette lecture.