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Jansons/Tchaïkovski en SACD, le flacon et l’ivresse

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Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893) : Symphonie n°5 en mi mineur op. 64 ; Francesca da Rimini op. 32. Orchestre Symphonique de la Radio Bavaroise, direction : Mariss Jansons. 1 SACD BR Klassik 900105. Code barre : 4 035719001051. Enregistré à Munich les 9 octobre 2009 (Symphonie n°5) et 1-2 juillet 2010 (Francesca da Rimini). Notice bilingue (anglais, allemand). Durée : 69’48’’

 

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ResMusica en rêvait à la sortie d'un concert donné par à Paris le 10 octobre 2009, le label BK Klassik l'a réalisé : voici la publication de la Symphonie n°5 de Tchaïkovski dirigée par le chef letton à la tête de «son» Orchestre de la Radio bavaroise. Il ne s'agit pas de l'enregistrement du concert parisien mais d'un autre concert réalisé la veille à Munich.

On y retrouve les qualités qui distinguent l'orchestre bavarois, dans une forme éblouissante depuis quelques années grâce à  : équilibre des pupitres, justesse du style, et probablement le plus difficile dans Tchaïkovski, une conduite et une cohérence du discours de bout en bout. Alors qu'à Paris nous n'avions pas échappé à un final clinquant, conséquence probable de la fatigue d'un concert de tournée, la symphonie à Munich s'achève dans un brillant sonore parfaitement ambigu. A l'instar de Chostakovitch dans sa propre Symphonie n°5, Tchaïkovski fait briller l'orchestre pour mieux dissimuler ses angoisses. Pour lui comme pour Chostakovitch, comprenne qui voudra.

Le disque s'achève par Francesca da Rimini, et suit en cela le même programme que celui de Gustavo Dudamel avec son orchestre Simon Bolivar (DG paru en 2010). Les pochettes sont symptomatiques de l'image que les labels souhaitent donner de leur artiste, Jansons y apparaît penché en avant, contrôlé et attentif à l'orchestre, Dudamel renversé d'excitation et d'extase par la force orgiaque qu'il a créé. Apparences trompeuses, car c'est Jansons le plus rapide de quatre minutes sur l'ensemble du programme. Un paradoxe que l'on connaissait déjà entre Furtwängler et Toscanini, où la réputation de lenteur philosophique du premier et celle de rapidité métronomique du second pouvaient être démenties par la réalité des durées d'exécution. Comme pour la symphonie, Francesca da Rimini impressionne par sa totale absence d'esbroufe et par la puissance de son discours.

La musique classique a besoin d'artistes de la trempe de Gustavo Dudamel pour élargir sa base populaire et rester un art actuel pour le plus grand nombre, mais les mélomanes qui cherchent ce qui se fait de mieux dans Tchaïkovski aujourd'hui se tourneront vers ce disque-ci.

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Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893) : Symphonie n°5 en mi mineur op. 64 ; Francesca da Rimini op. 32. Orchestre Symphonique de la Radio Bavaroise, direction : Mariss Jansons. 1 SACD BR Klassik 900105. Code barre : 4 035719001051. Enregistré à Munich les 9 octobre 2009 (Symphonie n°5) et 1-2 juillet 2010 (Francesca da Rimini). Notice bilingue (anglais, allemand). Durée : 69’48’’

 
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