La Scène, Musique de chambre et récital

Quatuor Cambini, Mozart entre baroque et classique

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Paris, Auditorium du Louvre. 14-I-2011. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Quintettes à cordes n° 4 en ut mineur K 406 ; n° 3 en sol mineur K 516. Quatuor Cambini : Karine Crocquenoy, Julien Chauvin, violons ; Pierre-Eric Nimylowycz, alto ; Atsushi Sakaï, violoncelle. David Glidden, alto

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Fondé en 2006 par d’anciens élèves du Conservatoire royal de la Haye et portant le nom du violoniste et compositeur Giuseppe Maria Cambini (1746-1825), le Quatuor Cambini est déjà bien connu des amateurs «éclairés» pour son initiative de faire découvrir des répertoires classique et romantique oubliés, notamment pour son disque rassemblant des œuvres de Hyacinthe Jadin.

Ce soir, les quatre musiciens et l’altiste David Glidden nous livrent deux quintettes de Mozart en adoptant une approche plutôt baroque. Avec un minimum de vibrato et des intervalles souvent inégaux, les cordes sonnent «à l’ancienne», ce qui donne une sonorité quelque peu nostalgique, à la fois chaude et brute. Cela suggère que ces musiciens jouent également sur des instruments baroques, à l’instar d’Atsushi Sakai, violoncelliste du quatuor et excellent gambiste dans diverses formations comme Les Talens Lyriques et l’Ensemble Baroque de Limoges. Leur approche baroque est également perceptible dans leurs discours musicaux : ils ne placent pas forcément la tension au moment de cadence, comme le font souvent bien des musiciens «modernes» ; au contraire, ils traitent certaines cadences de façon extrêmement légère, pour placer plus de poids sur un parcours pour y aboutir. C’est le cas dans le finale de K 516. Dans son introduction, l’équilibre tonal est si subtil qu’ils l’interprètent comme si la musique se tenait sur le fil du rasoir, dans une inquiétude permanente. Même dans le rondo suivant, les modulations inattendues sont exprimées avec encore plus de tension et d’angoisse, tandis que le thème est innocemment joyeux. L’Adagio du même quintette est joué avec une grande délicatesse, dans un volume intimiste imposant le silence absolu à l’auditoire : nous sommes donc contraints d’aiguiser nos sens pour écouter tout simplement la musique, et «vivre» ainsi le génie de Mozart.

Leur interprétation mériterait d’être bien plus connue, et nous espérons vivement qu’ils continueront à nous faire redécouvrir des trésors musicaux cachés et oubliés.

Crédit photographique : Quatuor Cambini © Amélie Tcherniak

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Paris, Auditorium du Louvre. 14-I-2011. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Quintettes à cordes n° 4 en ut mineur K 406 ; n° 3 en sol mineur K 516. Quatuor Cambini : Karine Crocquenoy, Julien Chauvin, violons ; Pierre-Eric Nimylowycz, alto ; Atsushi Sakaï, violoncelle. David Glidden, alto

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