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Lyon. Chapelle de La Trinité. 5-XII-2010. Claudio Monteverdi (1567-1643) : Vespro della Beata Vergine. Ana Quintans, soprano ; Ana Maria Pinto, soprano ; Fernando Guimarães, ténor ; Michael Feyfar, ténor ; Fabrice Hayoz, baryton ; Les Cornets Noirs ; Ensemble Vocal de Lausanne, direction : Michel Corboz.
Festival de Musique Baroque de Lyon
Depuis quatre siècles, les Vêpres de la Vierge de Claudio Monteverdi sont au firmament de la musique sacrée. Michel Corboz les a inscrites à son répertoire dès le début de l'Ensemble Vocal de Lausanne, il y a cinquante ans. Elles ont fait l'objet de leur 3e disque (vinyle, à l'époque !) paru en 1967 chez Erato.
Au fil des ans, l'interprétation de la musique sacrée par les différentes formations dirigées par le chef suisse n'a guère varié et c'est tant mieux ! Pas vraiment baroque, il explique que «les reconstitutions ne (l)'intéressent pas trop». Mais, une fois n'est pas coutume, ce soir de concert lyonnais, les Cornets Noirs étaient là. Et une nuance baroqueuse a coloré ces Vêpres.
Plus encore que l'instrumentarium, on retiendra la qualité vocale du chœur à laquelle Michel Corboz ajoute une dimension spirituelle. Depuis 1969, il est chef titulaire du Chœur Gulbenkian à Lisbonne. Ce qui explique la composition helvético-portugaise du groupe de solistes dont on sortira Fernando Guimarães, le ténor, très expressif dans toutes ses interventions.
Si certains chefs se distinguent par la magnificence et les «forte» de leur interprétation, Michel Corboz s'attache à offrir des nuances et, surtout, des «pianissimi» du plus bel effet.
Les «Amen» du «Dixit Dominus» et du «Nisi Dominus» se posent tels des plumes sur un public ravi. La construction du «Laudate pueri» est très intéressante : solistes, solistes du chœur, petit et grand chœurs construisent plusieurs plans sonores. Et le plaisir est tel qu'Amandine Beyer, le premier violon, chante elle aussi ! Autre moment fort, moment délicat aussi, le «Duo seraphim». Les deux ténors excellent dans cette pièce dans laquelle les voix doivent se répondre mais aussi se fondrent. L'unisson est parfait. Dans la «Sonata sopra Sancta Maria», Amandine Beyer a la possibilité d'échanger sa virtuosité avec le chant éthéré des anges… du chœur. On retrouve cette intériorité, cette intensité, avec un bel unisson des sopranos, dans l'»Ave maris stella» conclu d'un sublime «Amen».
Le «Magnificat» qui conclut et les Vêpres et le concert résume Monteverdi, Michel Corboz et ses troupes. Certains solistes, là aussi, sortent du chœur. Et les échanges se multiplient : les deux violons se parlent, le chef conduit avec attention et sensibilité les sopranos et l'ensemble orchestral montre son homogénéité en dialoguant avec le chœur. Enfin, dans le «Gloria», les ténors vocalisent avec virtuosité.
2010 se termine et les Vêpres auront… 401 ans l'an prochain ! Le public continuera à apprécier ce chef d'œuvre et ses interprétations diverses et variées. Baroque ou pas, ce n'est pas le plus important. Michel Corboz montre et démontre que le principal «c'est de s'imprégner de l'esprit, de refaire les œuvres en d'autres lieux, d'autres temps, avec d'autres moyens». Alors, le plaisir de la Musique est partagé !
Crédit photographique : © DR
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Lyon. Chapelle de La Trinité. 5-XII-2010. Claudio Monteverdi (1567-1643) : Vespro della Beata Vergine. Ana Quintans, soprano ; Ana Maria Pinto, soprano ; Fernando Guimarães, ténor ; Michael Feyfar, ténor ; Fabrice Hayoz, baryton ; Les Cornets Noirs ; Ensemble Vocal de Lausanne, direction : Michel Corboz.