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Vienne. Musikverein. 01-XII-2010. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Quatuor avec piano n°1 en sol mineur K 478 ; Gabriel Fauré (1845-1924) : Quatuor avec piano n°2 en sol mineur op. 45 ; Johannes Brahms (1833-1897) : Quatuor avec piano n°1 en sol mineur op. 25. Noam Greenberg, piano ; Gerhard Schulz, violon ; Guy Ben Ziony, alto ; Lilia Schulz-Bayrova, violoncelle.
Le Waldstein Ensemble a de l'ambition. Créé en 2008 par Gerhard Schulz – l'ancien violoniste du quatuor Alban Berg – il se veut l'héritier de cette formation de légende.
Le choix de Mozart, Brahms et Fauré pour cette soirée placée sous le signe du quatuor avec piano n'est donc pas anodin : en abordant ces trois auteurs chacun emblématique d'un genre, il s'agit de faire la démonstration d'une maîtrise parfaite de l'ensemble du répertoire de musique de chambre. Et les quatre prétendants au titre encore non attribué de «meilleur quatuor du premier quart du XXIe siècle» méritent tous les encouragements.
Dans une quête pareille, Mozart est un passage obligé. Mais c'est aussi un pensum dont il faut s'acquitter. En effet, le quatuor avec piano n'en est alors qu'à ses débuts et celui choisi par le Waldstein – le premier des deux laissés par le cher Wolfgang – est, il faut le reconnaître, passablement ennuyeux. L'assoupissement de quelques vieux Viennois est un signe qui ne trompe pas ! Doit-on considérer que les interprètes n'ont pas réussi à se hisser à la hauteur de l'œuvre ? Ce serait éviter commodément de juger la partition. Depuis trop longtemps, les musiciens sont rendus responsables du demi-succès de leurs concerts, dès lors que s'y attache le nom d'un grand compositeur. Pourtant, quel génie n'a pas de productions plus faibles ? En tout cas, ce Quatuor KV 478 ne permet certainement pas de mesurer la capacité émotionnelle de Schulz et des siens. Tout au plus vérifie-t-on, en attendant une œuvre plus propice, qu'ils savent lire de la musique.
Le déclic vient avec Fauré ! Dans ce Quatuor n°2 op. 45, beaucoup plus audacieux mélodiquement que l'opus 15, les membres du Waldstein Ensemble ont enfin l'occasion de prouver leur valeur individuelle et collective. En dépit de pizzicati transparents dans le deuxième mouvement, on retient une version brillante, animée par un souffle authentiquement post-impressionniste. Noam Greenberg, le pianiste israélien, son compatriote l'altiste Guy Ben Ziony, la violoncelliste bulgare Lilia Schulz-Bayrova et l'incontournable Schulz possèdent une vision très personnelle de l'œuvre. Assez sobres en vibrato, les cordes se mêlent superbement au piano, dont le grondement ne prend jamais le dessus. C'est l'immense mérite de Greenberg que d'avoir compris qu'un quatuor avec piano n'est pas écrit pour piano !
En concluant par le premier Quatuor avec piano de Brahms (op. 25), l'Ensemble Waldstein assure son succès dans la salle, tant celui-ci est populaire. Mais cette petite astuce de programme ne l'empêche pas de prendre l'œuvre au sérieux. Cette fois, les pizzicati sont irréprochables et Schulz donne toujours le ton juste. Seul l'alto de Ben Ziony souffre de parasites, fréquents dans ces pièces virtuoses où l'archet brosse plus qu'il n'effleure. Le Rondo à la tzigane est criant de vérité et les quatre gitans recueillent des acclamations méritées. Le Waldstein Ensemble n'a pas seulement de l'ambition ; il a aussi de l'avenir !
Crédit photographique : Ensemble Waldstein © DR
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Vienne. Musikverein. 01-XII-2010. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Quatuor avec piano n°1 en sol mineur K 478 ; Gabriel Fauré (1845-1924) : Quatuor avec piano n°2 en sol mineur op. 45 ; Johannes Brahms (1833-1897) : Quatuor avec piano n°1 en sol mineur op. 25. Noam Greenberg, piano ; Gerhard Schulz, violon ; Guy Ben Ziony, alto ; Lilia Schulz-Bayrova, violoncelle.