Un concert pour la paix par un admirable Saleem Abboud Ashkar
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Salerno. Teatro Verdi. 07-XI-2010. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Concerto n°2 pour piano et orchestre en si bémol majeur op. 19 ; Symphonie n°3 en mi bémol majeur op. 55 « Héroïque ». Saleem Abboud Ashkar, piano. Orchestre Symphonique d’Israël Rishon LeZion, direction : Daniel Oren.
Une admirable exécution du Concerto n°2 pour piano et orchestre par Saleem Abboud Ashkar, a inauguré cette soirée dédiée à la paix. Le programme monographique choisi par le directeur artistique Daniel Oren se prête bien à célébrer les idéaux d'égalité de liberté et de fraternité. La présence du pianiste originaire de Nazareth charge la soirée d'une valeur supplémentaire. Doué d'une grande technique, il exécute les passages les plus hardis du concerto avec une extrême précision et assurance. Cependant la cadence est un peu trop pesente.
Si l'esprit de la Révolution française caractérise de nombreuses œuvres de la production musicale de Beethoven, cela acquiert une importance fondamentale dans la Symphonie n°3 en raison de la référence (ou plutôt en opposition) à Napoléon. Une symphonie donc chargée de nouvelles valeurs, exprimées à travers un langage révolutionnaire : un plus ample développement des mouvements ; une nouvelle instrumentations et l'élaboration novatrice des motifs thématiques qui se succèdent selon un procédé de tension et de détente.
L'Orchestre Rishon-Lezion donne une interprétation où l'harmonie en mi bémol du début devient parfois instable, traduisant en musique la tension des idéaux politiques. Le dialogue des bois avec les violons est doux et presque intime ; la longue série de notes répétées par les vents est très marquée ; la mélodie ascendante chromatique devient l'acmé d'un parcours volontairement instable. Le deuxième mouvement de la Marche funèbre, est d'une rare beauté. Le fugato de la reprise, est solennel et très précis prépare le final qui s'éteint sur des fragments de rythme initial.
La gestique du chef d'orchestre, parfois un peu exaspérée, est très explicite. Symptomatique d'une musique qui naît du dedans, elle aide l'auditeur à suivre le déroulement de la trame musicale.
Crédit photographique : Saleem Abboud Ashkar © DR
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Salerno. Teatro Verdi. 07-XI-2010. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Concerto n°2 pour piano et orchestre en si bémol majeur op. 19 ; Symphonie n°3 en mi bémol majeur op. 55 « Héroïque ». Saleem Abboud Ashkar, piano. Orchestre Symphonique d’Israël Rishon LeZion, direction : Daniel Oren.