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Bruxelles. Palais des Beaux-Arts. 27-X-2010. Franz Schreker (1878-1934) : Nachstück, extrait de Der ferne Klang ; Gustav Mahler (1860-1911) : Rückert-Lieder ; Johannes Brahms (1833-1897) : Symphonie n°4 en mi mineur, Op. 98. Renée Fleming, soprano ; Orchestre philharmonique de Munich, direction : Christian Thielemann
Orchestre Philharmonique de Munich
Le cycle de concerts des orchestres internationaux du Palais des Beaux-Arts de Bruxelles s'ouvrait avec la venue de l'Orchestre Philharmonique de Munich et de son chef Christian Thielemann. Mais la tête d'affiche de la soirée était sans contexte la soliste : la soprano américaine Renée Fleming ! La diva avait fait la réouverture, en 2000, de la grande salle de concert bruxelloise après une fermeture temporaire pour travaux. La grande artiste n'était pas revenue depuis dans la capitale belge, l'attente du public était immense ! Prenant un risque en s'éloignant de ses bases traditionnelles, Renée Fleming affrontait les redoutables Rückert-lieder. Redoutables car les sopranos ne s'aventurent que très rarement dans ces chants de souffrances et de peine, et d'autant plus quand il s'agit de la version orchestrale ! Dès lors, l'artiste peine à trouver ses marques : la voix, peu puissante, ne passe pas l'orchestre en dépit de la grande attention du chef à contrôler les nuances et à calmer les ardeurs de sa phalange ! Le timbre, si solaire dans Strauss, s'avère peu gracieux mais surtout on ne comprend absolument pas ce que la soprano chante ! Sans atteindre des sommets, les deux derniers «Blick mir nicht in die Lieder» et «Ich bin der Welt abhanden gekommen»sont mieux venus. Soliste et chef, à l'unisson atteignent une belle émotion sincère et très musicale.
Mais le triomphateur de la soirée était le chef allemand ! Après la rare Nachstück extraite de l'opéra Der ferne Klang de Franz Schreker et des déploiements de fastes orchestraux et de luxuriances, le musicien a donné une lecture magistrale de la symphonie n°4 de Brahms. Incontestablement le Brahms de Thielemann est «vieille école» : l'orchestre est en tutti et les tempi sont lents. Mais le sens de la construction et de la progression, tout comme la maturité artistique sont désormais les atouts d'un chef en pleine force de l'âge et qui a su dépasser la superficialité démonstrative de ses premiers disques. L'orchestre, impérial, fait briller sa perfection technique et ses couleurs idéales et les pupitres de vents ou les cuivres sont précis et galbés. Le premier mouvement est mené avec un sens des gradations et culmine dans une coda granitique, l'Andante moderato, parfaitement poétique et automnal, est parcouru des interventions des bois tandis que les deux derniers mouvements explosent avec jubilation et grandeur épique.
Alors que l'on craignait, en bis, une énième danse hongroise de Brahms, le chef offre l'ouverture des Maîtres chanteurs de Nuremberg de Richard Wagner. L'orchestre pétarade sous une direction joviale mais toujours contrôlée et intelligente.
Crédit photographique : Christian Thielemann © DR
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Bruxelles. Palais des Beaux-Arts. 27-X-2010. Franz Schreker (1878-1934) : Nachstück, extrait de Der ferne Klang ; Gustav Mahler (1860-1911) : Rückert-Lieder ; Johannes Brahms (1833-1897) : Symphonie n°4 en mi mineur, Op. 98. Renée Fleming, soprano ; Orchestre philharmonique de Munich, direction : Christian Thielemann