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Crédit photographique : Wojciech Gredzinski et Bartosz Sadowski © Concours Chopin de Varsovie.
Sans trop faire attendre la foule des spectateurs et les pianistes réunis dans le vaste foyer illuminé de la Philharmonie de Varsovie, le président du jury Andrzej Jasinski est venu vers 18h samedi, annoncer le résultat du troisième tour qui s'était terminé quelques heures auparavant.
Le choix n'était pas facile parmi les vingt pianistes restés en lice au troisième tour et, comme à chaque étape, on est triste de voir partir les candidats qu'on aimait et qui auraient mérité de continuer. C'est surtout le cas pour Leonora Armellini, une Italienne de 18 ans douée et attachante par son style spontané et souple. L'Américain Mei-Ting Sun aussi, car il a de grandes qualités sonores mais il a pris des risques, donnant un vrai concert, ce qui est dangereux dans un Concours où il vaut mieux rester dans la tradition.
Le premier succès est celui de la marque Fazioli, présente pour la première fois au Concours Chopin et que seuls quatre pianistes avaient choisie. Deux sont arrivés en finale! Yamaha est bien placé avec quatre concurrents, Steinway demeurant la marque choisie par le plus grand nombre, depuis le début.
La disparition des pianistes d'Asie est totale. Les Japonais qui étaient dix-sept au premier tour n'étaient déjà plus en lice au troisième tour. Les quatre Chinois qui restaient, deux Chinoises de Chine, dont l'une de Hong Kong, et deux Américains d'origine chinoise, viennent d'être éliminés. Restent en lice pour la finale qui commence lundi huit pianistes exceptionnels, un Autrichien d'un très bon niveau et un Polonais. L'école russe est très bien représentée. Le très jeune, frêle et enchanteur Nikolay Khozyainov, Miroslav Kultyshev d'une agilité qui réjouirait Chopin, et qui sait transformer les silences en points d'exclamation, et le Russe-Lituanien, Lukas Geniusas, tous trois de formation cent pour cent russe. Daniil Trifonov qui fait sortir du Fazioli des sons irréels, se perfectionne à l'Institut de musique de Cleveland et la prodigieuse Yulianna Avdeeva, travaille à Zürich.
Bruno Rigutto doit être satisfait de ses élèves. François Dumont a exécuté de façon aérienne, sur le Fazioli, la Berceuse, opus 57, un morceau rarement au programme dans ce concours, et Hélène Tysman, toute mince dans sa robe noire, a merveilleusement joué. Sa Sonate, opus 35 était particulièrement émouvante, et ses Préludes (opus 28), le dernier morceau du Concours car elle est passée la dernière, magiques.
Le pianiste le plus original, et qui a déjà sa légende, est le Bulgare Evgeny Bozhanov, massif et mobile, mélodieux et expressif, à qui le public a fait une standing ovation après son audition et qui est très attendu en finale. Certains fans sont venus de Californie, du Guatemala et du Texas même pour le soutenir!
Ingolf Wunder est un bon pianiste autrichien qui a beaucoup mieux joué lors de la troisième épreuve que pour les deux précédentes. On attend de voir ce qu'il fera en finale… Quand au pianiste polonais Pawel Wakarecy, nombreux sont les spécialistes dans la salle, pianistes, critiques musicaux ou professeurs étrangers qui se disent surpris de ce choix. Mais, comme le disait avant de repartir Marian Ribycki, dont les deux élèves ont été éliminés au deuxième tour, «Il faut faire confiance au jury!»
À suivre
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Crédit photographique : Wojciech Gredzinski et Bartosz Sadowski © Concours Chopin de Varsovie.