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XVIe Concours Chopin, le troisième tour commence!

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Crédit photographique : Wojciech Gredzinski et Bartosz Sadowski © Concours Chopin de Varsovie.

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Le deuxième tour du Concours Chopin avait donné aux pianistes retenus l'occasion de se faire connaître avec un programme de 50 minutes, dont trois ou quatre Mazurkas, peut-être les morceaux les plus mystérieux de Chopin, parfois jouées trop vite, comme les Valses.

Le troisième tour se joue autour des Sonates.

Nikolay Khozyainov, petit Prince du piano, dont le Prélude était un vitrail, et la Valse profonde comme le creux d'une très haute vague, et notre préférée, , qui sait articuler parfaitement chaque phrase, moduler la voix, le chant, et donner un sens a ce tout qu'elle joue.

Avec l'Italienne Leonora Armellini, c'est la surprise à chaque note, des émerveillements, et sa main de velours semble pétrir le clavier. Deux Français, , sérieux, inspiré, calme et Hélene Tysman toute intérieure. Il faut parler aussi d', un Bulgare altier et sensible, très original, presque trop. On salue aussi avec joie la présence de Mei-Ting Sun, un New-yorkais agile et sensible, dont les pianissimi gardent toutes leurs couleurs, avec une maîtrise parfaite des forte.

Et on ne peut s'empêcher de penser à la critique souvent adressée à Chopin lui même, lors de ses rares concerts en public, de ne pas jouer assez fort, car on remarque que la manie de taper sur le clavier ne semble pas gêner le jury qui a retenu pour le troisième tour Jayson Gillham, un Australien énergique et sans nuances qui transforme les polonaises en charge de cavalerie. C'est le cas aussi de l'un des deux Polonais retenus, Marcin Koziak qui s'il joue un peu moins fort, semble réciter un discours appris par cœur dans une langue étrangère à laquelle il ne comprendrait rien.

Mais comment jouer Chopin? Lui même donne peu d'indications. Ses lettres n'en parlent pour ainsi dire pas, pudiques et laconiques. Cortot, dans son beau livre Aspects de Chopin, cite une lettre du 27 décembre 1928 à son ami Titus Woyciechowski à propos du Rondeau op. 73 pour deux pianos qui ne paraîtra qu'après sa mort, où Chopin parle de «… ces bagatelles qui revêtent, comme tu le sais, toutes choses de leurs nuances.» Bagatelles qui, écrit Cortot, «vont teinter son jeu de cet inexprimable accent d'improvisation inspirée dont tous ceux qui l'ont entendu renonçaient à espérer l'équivalent dans toute autre interprétation de son œuvre.»

«Il est évident qu'on ne sait pas», nous dit Marek Dyzewski, commentateur du Concours pour la radio polonaise et musicologue, «C'est quelque chose qu'on sent»… Et le jury impose simplement sa toute puissance. Le public, lui, applaudit indifféremment la virtuosité gratuite, la subtilité, l'imagination, et aussi les Polonaises assommées parfois comme à coup de massue. «Beaucoup de jeunes pianistes jouent trop vite» déplore , membre du jury. «Je cherche la beauté du son, la qualité d'expression, pas l'exploit technique!»

Espérons que la liste des concurrents admis en finale lui donne satisfaction! À suivre…

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