Après un audacieux et très réussi « Monsieur Satie, l'homme qui avait un petit piano dans la tête » (Clef ResMusica), Carl Norac reprend la veine poétique teinté d'humour pour Frédéric Chopin, à l'occasion du bicentenaire de la naissance du compositeur.
On retrouve la qualité constante des éditions Didier Jeunesse, les illustrations oniriques de Delphine Jacquot confirment les qualités dont elle avait fait preuve dans sa première contribution pour l'éditeur, dans les Comptines d'Asie mineure, tandis que la pianiste Shani Diluka (entendue et appréciée par ResMusica au festival Elne Piano Fortissimo) dans de larges extraits et deux pièces intégrales dessine un Chopin sensible et romantique, d'une approche pas si immédiate que cela pour le jeune public.
Pour raconter Chopin, l'auteur a recomposé une correspondance entre le jeune musicien et son ami d'enfance Titus. On y découvre un Chopin sensible, tendre, facétieux, un humour dont Berlioz disait qu'il était « le charme principal et le caractère essentiel de son talent » mais qui ne transparaît pas de manière évidente dans la narration. Sans véritable ressort dramatique, la magie du conte est dès lors essentiellement portée par le charme nostalgique de la musique. Monsieur Chopin est un bel ouvrage qu'il conviendra de réserver aux jeunes âmes déjà sensibles à l'expression pleine d'intériorité du piano romantique.