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Dossier inédit que « La série des Danois » qui met en lumière des musiciens souvent méconnus du public français. Rédiger par notre spécialiste de la musique nord-européenne, cette série d’articles va de découverte en découverte. Pour accéder au dossier : La série des Danois
Christian Frederik Emil Horneman aurait tendance à faire un peu figure d'Arlésienne au sein de la musique danoise ; en effet, on en parle – quoique très brièvement – dans tous les textes généralistes de l'histoire de la musique danoise mais on n'entend quasiment jamais sa musique. Ni au concert, ni à la radio ni en enregistrement discographique. Alors pensera-t-on… à quoi bon tenter de le sortir de cette tenace discrétion dont tout le monde s'accommode ?
Cet artiste romantique danois se présente comme une sorte de meneur d'une croisade anti-Gade, compositeur auquel on reprochait ouvertement d'être «trop germanique».
C. F. E. Horneman naquit à Copenhague le 17 décembre 1840. Son père, Johan Ole Emil Horneman (Copenhague, 13 mai 1809 – Copenhague, 29 mai 1870) se fit un nom et une réputation comme éditeur de musique. Il mit sur pied sa maison d'édition en compagnie de son compatriote Emil Erslev (1817-1882) en 1844. Il a composé également de la musique dans une veine dite populaire. Un recueil de pièces pour piano (Nordiske sange uden tekst/Chants nordiques sans texte) rencontra un certain succès. On lui doit également un manuel de piano.
Avec une telle paternité tout jeune enfant encore, Christian Frederik Emil se mit à la musique et manifesta très tôt des velléités de compositeur.
Accomplissant un parcours quasiment obligé, il partit se perfectionner en Allemagne et étudia au Conservatoire de Leipzig dans les années 1858-1860. Il y eut entre autres maîtres le fameux Ignaz Moscheles et encore les pédagogues réputés que furent Ernst Richter et Moritz Hauptmann.
Là, dans la grande ville de Saxe, il se lia d'amitié avec un autre étudiant, un Norvégien promis à une grande destinée, Edvard Grieg. Ils se retrouveront plus tard à Copenhague, en 1865. Leur amitié sera celle d'une vie. Bien que de tempéraments fort différents, Grieg considèrera son excellent camarade comme très chaleureux, brillant étudiant. Frappé par son caractère sauvage, il confiera que son ami danois connaissait «tous les recoins de son âme».
Lire : C. F. E. Horneman (1865-1906), le chef danois de l'anti-Gade
Photo : Christian Horneman (à gauche) avec son ami Edvard Grieg. Crédit photographique : © The International Edvard Grieg Society
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