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Aix-en-Provence, Théâtre de l’Archevêché. 10-VII-2010. Christoph Willibald Gluck (1714-1787) : Alceste, tragédie lyrique en 3 actes sur un livret italien de Rainieri de’ Calzabigi traduit en français par Marie François Louis Gand Le Blanc du Roullet. Mise en scène : Christof Loy ; scénographie : Dirck Becker ; costumes : Ursula Renzenbrink ; lumières : Olaf Winter. Avec : Véronique Gens, Alceste ; Joseph Kaiser, Admète ; Andrew Schroeder, le Grand Prêtre d’Apollon ; Thomas Oliemans, Hercule ; Marianne Folkestad Jahren, Ismène ; Bo Kristian Jensen, Evandre ; Joao Fernandes, Apollon ; David Greco, l’Oracle ; Léa Pasquel, une jeune fille. English Voices (chef de choeur : Tim Brown), Freiburger Barockorchester, direction : Ivor Bolton
Le peuple de Pherès, en Thessalie, pleure son roi Admète, fort malade : «Notre roi, notre père». La reine Alceste tente de consoler ses sujets : «Pauvres enfants». Et voilà ! Avec les premières paroles Christof Loy fait toute sa mise en scène.
Admète et Alceste sont les directeurs (et parents de substitution) d'un pensionnat / orphelinat BCBG des années 50 (voire avant). Le peuple, des enfants, en bermudas et mocassins ou robes et sandales. Le Grand-Prêtre d'Apollon est le directeur de conscience dans son habit noir avec col clergyman, Bible en main. Hercule est le le cousin éloigné sympa qui revient de voyages les valises remplies de souvenirs et de cadeaux. L'Oracle est un gamin un peu limité intellectuellement, la scène aux enfers se déroule dans une armoire aux costumes, Alceste au bord du Styx est prise d'insomnie en pyjama et grosses chaussettes dans sa chambre, … Bref, la grande classe, la tragédie lyrique remise au niveau des Choristes, de Diabolo-menthe et du Pensionnat de Chavagnes. Une transposition idiote, hasardeuse, sans sens et sans respect de l'esprit de l'oeuvre.
Heureusement il reste la musique… Véronique Gens est une Alceste d'exception, comme le sous-entendait le second volume de son récital Tragédiennes. Ligne de chant impeccable, soutien sans failles, diction parfaite, tout y est. A ses cotés, Joseph Kaiser, découvert à Paris dans Fortunio, est un Admète idéal. Thomas Oliemans prête son beau timbre au court rôle d'Hercule, et aurait été plus à sa place en Grand Prêtre d'Apollon, malmené par la voix rustre d'Andrew Schroeder. Les seconds rôle sont bien tenus, le choeur – les English Voices – sont eux aussi excellents, quant à l'orchestre…
Dans la fosse, c'est la fête. Ivor Bolton mène tout ce petit monde d'une main de maître, la partition de Gluck sonne avec tout l'éclat qu'elle requiert. Un travail de maître, offrant aux chanteurs un accompagnement parfait. Une fois encore, un opéra à aller voir en fermant les yeux.
Crédit photographique : Véronique Gens (Alceste) © Pascal Victor / Artcomart
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Aix-en-Provence, Théâtre de l’Archevêché. 10-VII-2010. Christoph Willibald Gluck (1714-1787) : Alceste, tragédie lyrique en 3 actes sur un livret italien de Rainieri de’ Calzabigi traduit en français par Marie François Louis Gand Le Blanc du Roullet. Mise en scène : Christof Loy ; scénographie : Dirck Becker ; costumes : Ursula Renzenbrink ; lumières : Olaf Winter. Avec : Véronique Gens, Alceste ; Joseph Kaiser, Admète ; Andrew Schroeder, le Grand Prêtre d’Apollon ; Thomas Oliemans, Hercule ; Marianne Folkestad Jahren, Ismène ; Bo Kristian Jensen, Evandre ; Joao Fernandes, Apollon ; David Greco, l’Oracle ; Léa Pasquel, une jeune fille. English Voices (chef de choeur : Tim Brown), Freiburger Barockorchester, direction : Ivor Bolton