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Naturalisme pour La Petite Danseuse de Degas par Patrice Bart

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Paris. Opéra Garnier. 29/VI/10. Ballet de l’Opéra national de Paris : La Petite Danseuse de Degas (2003). Chorégraphie et mise en scène : Patrice Bart. Livret : Martine Kahane et Patrice Bart. Musique : Denis Levaillant. Décors : Ezio Toffolutti. Costumes : Sylvie Skinazi. Lumières : Marion Hewlett. Orchestre de l’Opéra national de Paris, direction : Kœn Kessels. Avec Clairemarie Osta, la Petite Danseuse, Dorothée Gilbert, la danseuse étoile, Elizabeth Maurin, la mère de la Petite Danseuse, Mathieu Ganio, le maître de ballet, José Martinez, l’abonné, Benjamin Pech, l’homme en noir et les danseurs du Ballet de l’Opéra national de Paris.

Alors que l'exposition Crime et châtiment, où La Petite Danseuse de Degas figurait en bonne place, vient de s'achever au Musée d'Orsay, la reprise de cette production est une occasion de s'intéresser aux bas-fonds de l'Opéra au XIXème siècle.

Vaste fresque illustrant de façon naturaliste le Paris de la fin du XIXème siècle dans le quartier de l'Opéra, La Petite Danseuse de Degas a l'ambition de montrer jusqu'où pouvait mener l'amour de la danse. Précis jusqu'au plus petit détail (comme l'eau dont on arrosait les parquets avant le cours de danse pour ne pas glisser), le dispositif scénique restitue avec exubérance et volubilité l'atmosphère du temps. Un astucieux système de pendrillons de toile de jute découpe l'espace au gré des scènes (rue, classe de danse, atelier de l'artiste, foyer de l'Opéra…).

L'exactitude et la précision de ce rendu scénique signé , ainsi que les merveilleux costumes de Sylvie Skinazi sont hélas desservis par une partition tonitruante de , qui est tout sauf une musique de ballet. De ce continuum sonore, la danse ne sort pas grandie. Aucune pause n'est ménagée pour les parties des solistes, alors que l'on assiste à la juxtaposition confuse et brouillonne de chorégraphies d'ensemble et de courts solos. Dans cette surexposition sonore, aucun danseur n'a la moindre chance d'exister, et court le risque de se noyer…

Les étoiles tentent néanmoins de se détacher, comme , qui joue le rôle de la danseuse étoile, sur une partie de violon solo, ou , dans le rôle du maître de ballet, qui s'efforce de transcender la chorégraphie très scolaire qu'il interprète, avec force tours à la seconde, attitudes et ports de bras. On plaint même la pauvre Elizabeth Maurin, étoile invitée, contrainte de jouer les mégères sur une partition épouvantable. Contresens musicaux, tempi trop rapides, en voulant évoquer l'effervescence, le compositeur ne suscite que le chaos.

Il n'est que dans les parties où un musicien d'orchestre joue en solo que l'apaisement musical permet de regarder la danse. Dans l'atelier du peintre, une clarinette solo et des lumières plus sensibles préservent l'intimité du sculpteur, incarné par , et de son modèle, La Petite Danseuse de . Un peu plus tard, un joli pas de deux entre La Petite Danseuse et l'Abonné, interprété par , est un moment de douceur bienvenu au milieu de la flamboyance des scènes de groupe. C'est aussi l'atmosphère qui domine dans l'ultime scène du ballet, quand après avoir été déchue, la Petite Danseuse n'est plus que la créature d'un artiste qui lui a permis de passer à la postérité.

Crédit photographique: dans La Petite Danseuse de Degas © Julien Benhamou/Opéra national de Paris

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Paris. Opéra Garnier. 29/VI/10. Ballet de l’Opéra national de Paris : La Petite Danseuse de Degas (2003). Chorégraphie et mise en scène : Patrice Bart. Livret : Martine Kahane et Patrice Bart. Musique : Denis Levaillant. Décors : Ezio Toffolutti. Costumes : Sylvie Skinazi. Lumières : Marion Hewlett. Orchestre de l’Opéra national de Paris, direction : Kœn Kessels. Avec Clairemarie Osta, la Petite Danseuse, Dorothée Gilbert, la danseuse étoile, Elizabeth Maurin, la mère de la Petite Danseuse, Mathieu Ganio, le maître de ballet, José Martinez, l’abonné, Benjamin Pech, l’homme en noir et les danseurs du Ballet de l’Opéra national de Paris.

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