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Lieder et mélodies de Johannes Brahms (1833-1897), Ernest Chausson (1855-1899), Claude Debussy (1862-1918), Henri Duparc (1848-1933), Manuel de Falla (1876-1946), Gabriel Fauré (1845-1924), Reynaldo Hahn (1874-1947), Francis Hime (né en 1939), Franz Liszt (1811-1886), Xavier Montsalvatge (1912-2002), Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791), Francis Poulenc (1899-1963), Franz Schubert (1797-1828), Richard Strauss (1864-1949), Peter Warlock (1894-1930), Hugo Wolf (1860-1903). Measha Brueggergosman, soprano ; Justus Zeyen, piano. 1 CD Deutsche Grammophon 477 8101. Code-barre : 028947 781011. Enregistré au studio Teldex de Berlin en mars 2009. Notice de présentation trilingue (anglais, allemand et français) ; durée : 65’30’’
Deutsche GrammophonMais que trouve-t-on donc à Measha Brueggergosman ? Son premier CD, au programme original et atypique, avait révélé une personnalité attachante, mais dont les limites expressives paraissaient assez manifestes.
Voudrait-on par hasard la faire passer pour une seconde Jessye Norman ? La voix est certes ample et imposante, assez richement timbrée, mais c'est oublier que la jeune cantatrice canadienne n'a pas un centième de la capacité de nuances et de colorations de son illustre devancière. Pourquoi alors proposer un programme thématique consacré à la nuit et aux rêves (« Night and Dreams ») quand on est incapable d'alléger sa voix, du moins sans détimbrer, et qu'on se réfugie le plus souvent dans un uniforme forte, excessivement vibré, qui transforme en véritable cauchemar, pour ne prendre qu'un exemple, une page aussi inspirée que le « Oh ! quand je dors » de Liszt, poussée ici au bord de l'essoufflement et de l'étranglement. Et que dire de ses aigus tirés qui déparent la sublime « Heure exquise » de Reynaldo Hahn, magnifiée par tant d'interprètes qui savent, eux, ce qu'est une ligne vocale… L'incapacité à conduire une véritable mezza voce ferait davantage penser à certaines prestations de cantatrices en fin de carrière.
Qui plus est, la diction, aussi molle en allemand qu'en français, ne permet pas au texte de compenser les nombreuses insuffisances musicales. On dit la personnalité de Measha Brueggergosman vive, rayonnante et exubérante à la ville ; sur ce CD, tout n'est qu'ennui et monotonie, la cantatrice ne parvenant pas à imposer une identité propre à chacune de ces pages archi-connues – toutes marquées par moult interprétations légendaires – et rassemblées ici en fonction d'une cohérence thématique qui paraît pour le moins artificielle.
On comprend qu'on a pu de par le passé se lasser des excès de raffinement de la génération des Schwarzkopf et consorts, mais il va de soi qu'un tel manque de subtilité interprétative ne peut pas être l'alternative aux débordements autrefois déplorés.
Quelques pages assez réussies, dont le très joli « Anoiteceu » de Francis Hime, chanté du bout des lèvres – mais sommes-nous encore dans le genre du chant lyrique ? – ainsi que, de façon plus inattendue, la « Phydilé » de Duparc, phrasée avec goût et délicatesse, sauvent ce CD du naufrage. Espérons que les futurs choix programmatiques de Measha Brueggergosman seront plus avisés.
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Lieder et mélodies de Johannes Brahms (1833-1897), Ernest Chausson (1855-1899), Claude Debussy (1862-1918), Henri Duparc (1848-1933), Manuel de Falla (1876-1946), Gabriel Fauré (1845-1924), Reynaldo Hahn (1874-1947), Francis Hime (né en 1939), Franz Liszt (1811-1886), Xavier Montsalvatge (1912-2002), Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791), Francis Poulenc (1899-1963), Franz Schubert (1797-1828), Richard Strauss (1864-1949), Peter Warlock (1894-1930), Hugo Wolf (1860-1903). Measha Brueggergosman, soprano ; Justus Zeyen, piano. 1 CD Deutsche Grammophon 477 8101. Code-barre : 028947 781011. Enregistré au studio Teldex de Berlin en mars 2009. Notice de présentation trilingue (anglais, allemand et français) ; durée : 65’30’’
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