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Montréal revisite le syndrome Cendrillon

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Montréal, Salle Wilfrid-Pelletier de La Place des Arts. 22-V-2010. Jules Massenet (1842-1912) : Cendrillon, conte de fées en quatre actes sur un livret de Henri Cain. Mise en scène et chorégraphie : Renaud Doucet ; Décors et costumes : André Barbe ; Éclairages : Guy Simard ; Maîtresse de ballet : Margaret Mehuys. Avec : Julie Boulianne, Cendrillon (Lucette) ; Frédéric Antoun, Le Prince Charmant ; Noëlla Huet, Madame de La Haltière ; Gaétan Laperrière, Pandolfe ; Marianne Lambert, La Fée ; Caroline Bleau, Noémie ; Mireille Lebel, Dorothée ; Sébastien Ouellet, Le Roi ; Aaron Ferguson, Le Doyen de la Faculté ; Roy del Valle, Le Surintendant des Plaisirs ; Pierre Rancourt, Le Premier Ministre. Chœur de l’Opéra de Montréal (chef de chœur : Claude Webster). Orchestre Métropolitain, direction : Jean-Yves Ossonce

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Deux heures et demie d'enchantement ! L'Opéra de Montréal clôt de façon éclatante la saison lyrique, avec Cendrillon de , qui a ravi le cœur d'un public de tous âges, venu nombreux à la première. L'opéra, boudé trop longtemps par les scènes lyriques, mérite à être mieux connu pour ses qualités intrinsèques.

La transposition de Cendrillon dans les années 50, aurait pu facilement détruire la magie du conte original. La mise en scène burlesque de et des décors et costumes d' nous entraînent dans le merveilleux monde moderne de l'american way of life. La direction d'acteurs est irrésistiblement drôle, les décors collent aux propos, et la chorégraphie intensifie par le geste, le côté kitch omniprésent. Tout est bien rodé dans cette production aux couleurs crues. La farce devient quelque peu grossière avec l'arrivée du Doyen de Faculté, mais force est de constater que le spectacle ne dérape jamais dans la vulgarité. Les décors d' – la cuisine avec les électroménagers surdimensionnés ; un ciné-parc aux rutilantes voitures américaines de dimension gigantesque – tous ces décors plongent les personnages dans un monde lilliputien. Cendrillon, sortant du fourneau de la cuisinière, restée seule sur scène, semble perdue dans cet univers déshumanisé.

La mezzo-soprano incarne une Cendrillon très sensible et sans afféteries. Elle sait colorer sa voix selon les états d'âme du personnage et en maîtrise les arcanes émotionnelles. Son air d'entrée, «Ah ! Comme mes sœurs sont heureuses» est un régal pour tous les sens. est une fée marraine de premier plan. Attentive à Cendrillon, elle déploie une voix cristalline, impeccable, de virtuose. est hilarante en Madame de La Haltière. C'est avant tout le théâtre qu'elle réussit à faire ressortir. Les deux méchantes sœurs Noémie et Dorothée, de et de sont hilarantes

du début à la fin. Pandolfe du baryton Gaétan Laperrière est un père soumis à sa femme, comme il se doit. La voix s'est quelque peu usée avec le temps mais le personnage semble plus vrai que nature, attachant, malgré son incapacité à réagir promptement devant l'irascible Madame de La Haltière, son indigne épouse !

Le rôle du Prince a été écrit pour mezzo-soprano. C'est pourtant le ténor qui revêt les habits du Prince. On peut regretter un tel choix. Mais ne boudons pas notre plaisir de voir et d'entendre qui a tous les attraits d'un Prince Charmant. Son duo au deuxième acte avec , sa Cendrillon, abat toutes nos résistances. En pleine forme vocale, – malgré l'annonce d'une indisposition du ténor – tous les deux forment un couple bien assorti et séduisant.

Tous les seconds rôles sont bien tenus. Le chœur de l'Opéra de Montréal était comme de coutume, en grande forme. La mauvaise acoustique de la salle Wilfrid-Pelletier n'a jamais été aussi flagrante. L'orchestre semble étouffé, on entend mal les voix. Et c'est grandement dommage.

, rend justice à la partition dans ses moindres détails. Retenons surtout, la révélation d'une œuvre qui ne devrait pas tarder à intéresser les grandes scènes lyriques mondiales.

Crédit photographique : (Cendrillon) & (Mme de la Haltière) ; (La Fée), (Le Prince Charmant) & Juliette Boulianne (Cendrillon) © Yves Renaud

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Montréal, Salle Wilfrid-Pelletier de La Place des Arts. 22-V-2010. Jules Massenet (1842-1912) : Cendrillon, conte de fées en quatre actes sur un livret de Henri Cain. Mise en scène et chorégraphie : Renaud Doucet ; Décors et costumes : André Barbe ; Éclairages : Guy Simard ; Maîtresse de ballet : Margaret Mehuys. Avec : Julie Boulianne, Cendrillon (Lucette) ; Frédéric Antoun, Le Prince Charmant ; Noëlla Huet, Madame de La Haltière ; Gaétan Laperrière, Pandolfe ; Marianne Lambert, La Fée ; Caroline Bleau, Noémie ; Mireille Lebel, Dorothée ; Sébastien Ouellet, Le Roi ; Aaron Ferguson, Le Doyen de la Faculté ; Roy del Valle, Le Surintendant des Plaisirs ; Pierre Rancourt, Le Premier Ministre. Chœur de l’Opéra de Montréal (chef de chœur : Claude Webster). Orchestre Métropolitain, direction : Jean-Yves Ossonce

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2 commentaires sur “Montréal revisite le syndrome Cendrillon”

  • Lucien dit :

    Bonjour et merci. En complément je conseille le livre de Jacques Larivière « le syndrome Cendrillon » qui dissèque le schéma socio-relationnel du nom du conte de Charles Perrault sous la forme d’un recueil de poèmes

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