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Dérapage incontrôlé pour Gergiev dans Rachmaninov

On connaît le goût de pour les interprétations survoltées, les tempos à toute vitesse, les sons d'orchestre à la limite du criard. Si cela peut convenir à Moussorgski, Chostakovitch ou Mahler, ce parti-pris montre ces limites avec .

Rachmaninov, comme bien de ses contemporains encore empêtrés dans le romantisme, lorgne toujours vers l'opéra, donc une ligne mélodique soutenue qui prend le temps de s'épanouir. Dans ce présent enregistrement, la pulsation est bousculée, les mouvements se succèdent à un rythme échevelé, la grande cavalerie est lâchée. Orchestralement les sonorités restent belles, le piano de suit le mouvement, la virtuosité est à son maximum. Mais cela reste de la poudre aux yeux de pyrotechnie musicale. A aucun moment les interprètes ne prennent le temps de respirer et de faire littéralement chanter cette musique, si ce n'est dans les mouvements lents.

Une version purement démonstrative, un rien tapageuse et tape-à-l'œil. Pour le Concerto n°3 continuons à conseiller les versions Argerich / Chailly (Philips), Ashlenazy / Haitink (Decca), Horowitz / Ormandy (RCA), Lugansky / Oramo (Warner), Volodos / Levine (Sony) ou Glemser / Wit (Naxos). Concernant la Rapsodie sur un thème de Paganini, Lugansky / Oramo (Warner), Wild / Horenstein (Chandos), Ashkenazy / Prévin (Decca) ou Berezovsky / Liss (Mirare).

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