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Cologne, Opernhaus. 18-IV-2008. Giacomo Puccini (1858-1924) : Madama Butterfly, tragédie japonaise en trois actes sur un livret de Giuseppe Giacosa et Luigi Illica. Mise en scène : Patrick Kinmonth ; décors et costumes : Patrick Kinmonth/Darko Petrovic ; lumières : Hans Tœlstede. Avec : Ermonela Jaho, Cio-Cio-San ; Héctor Sandoval, B. F. Pinkerton ; Katrin Wundsam, Suzuki ; Alfredo Daza, Sharpless ; Martin Koch, Goro ; Jeongki Cho, Le Prince Yamadori ; Wilfried Staber, Le Bonze ; Adriana Bastidas Gamboa, Kate Pinkerton ; Charlie Kedmenec, Le Commissaire ; Andrea Andonian, La Mère ; Akkiko Sawatari, La Tante ; Yoshiko Kaneko-Schüler, La Cousine. Chœur de l’Opéra de Cologne. Orchestre du Gürzenich de Cologne, direction : Michael Helmrath
Grand succès de la saison 2008-2009 à l'Opéra de Cologne, la formidable Madama Butterfly signée Patrick Kinmonth vient d'être reprise pour la plus grande joie du public. Si la mise en scène aussi innovatrice que cohérente n'a rien perdu de son impact, la partie musicale du spectacle a encore gagné en qualité grâce à une distribution entièrement renouvelé.
Ainsi, en Pinkerton, Héctor Sandoval succède à Andrew Richards faisant entendre un timbre bien plus solaire et des aigus autrement lumineux y compris un magnifique contre-ut à la fin du première acte. Acteur des plus intenses, il campe un lieutenant grandiloquent, voire rebutant, en phase à tout moment avec les intentions du metteur en scène. Dans le rôle de Suzuki, Katrin Wundsam fait valoir une voix de mezzo jeune et belle, dans celui de Goro, Martin Koch, exhibe un remarquable talent de chanteur-acteur. Si le soir de la première, Miljenko Turk a répété son formidable Sharpless, il est remplacé au pied levé par Alfredo Daza lors de cette deuxième représentation. Très crédible scéniquement et doté d'importants moyens vocaux, son chant monochrome manque pourtant d'élégance.
Mais c'est l'interprète du rôle-titre qui décide du succès d'une production de Madama Butterfly – et là, l'Opéra de Cologne a fait un choix particulièrement heureux, plus heureux encore qu'en 2008. Excellente actrice, se jetant à bras le corps dans son rôle, et chanteuse formidable, Ermonela Jaho s'avère digne de ses plus grands prédécesseurs. Sans difficulté aucune, elle triomphe des nombreuses difficultés du rôle – à commencer par une scène d'entrée toute en demi-teintes, couronnée d'un superbe ré-bémol suraigu. Puis, lentement, la voix commence à s'épanouir, à se parer de couleurs plus sombres, plus intenses : «Un bel di vedremo», magnifiquement construit, lui vaut la première ovation de la soirée avant que «Di tua madre» et une bouleversante scène de la mort arrachent les larmes à plus d'un spectateur. En cela, la jeune soprano albanaise est aidé par la direction à la fois énergique et souple de Michael Helmrath sachant établir, d'abord, l'équilibre difficile entre analyse et sentiment, avant de laisser libre-cours à l'émotion à la fin des actes II et III. Un grand soir donc comme il y en a de plus en plus à l'Opéra de Cologne depuis que la direction a changé…
Crédit photographique : Ermonela Jaho © Catherine Ashmore
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Cologne, Opernhaus. 18-IV-2008. Giacomo Puccini (1858-1924) : Madama Butterfly, tragédie japonaise en trois actes sur un livret de Giuseppe Giacosa et Luigi Illica. Mise en scène : Patrick Kinmonth ; décors et costumes : Patrick Kinmonth/Darko Petrovic ; lumières : Hans Tœlstede. Avec : Ermonela Jaho, Cio-Cio-San ; Héctor Sandoval, B. F. Pinkerton ; Katrin Wundsam, Suzuki ; Alfredo Daza, Sharpless ; Martin Koch, Goro ; Jeongki Cho, Le Prince Yamadori ; Wilfried Staber, Le Bonze ; Adriana Bastidas Gamboa, Kate Pinkerton ; Charlie Kedmenec, Le Commissaire ; Andrea Andonian, La Mère ; Akkiko Sawatari, La Tante ; Yoshiko Kaneko-Schüler, La Cousine. Chœur de l’Opéra de Cologne. Orchestre du Gürzenich de Cologne, direction : Michael Helmrath