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La fille mal gardée, comédie en vaudeville et ariettes

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Paris. Opéra-Comique. 13-IV-2010. Egidio Duni (1709-1775) : La fille mal gardée, satire, en 1 acte sur un livret de Charles-Simon Favart, du ballet La Provençale de Jean-Joseph Mouret (1682-1738) sur un livret de La Font. Jean-Luc Impe, mise en scène ; Maurice Van den Brœck, décors ; Dominique Louis, costumes ; Guillaume Jablonka, chorégraphie. Avec : Stephan Van Dyck, Léandre & Lindor ; Stéphanie Gouilly, Florine ; Thierry Vallier, Crisante & Le Magister ; Vincent Goffin, Bobinette ; Aurélie Franck, Nérine ; Nathalie Adam, danseuse ; Guillaume Jablonka, danseur. Compagnie Les Menus Plaisirs du Roy, direction : Jean-Luc Impe

Produite par l'Opéra-Comique pour rendre hommage à Charles-Simon Favart, né il y a trois cents ans, cette parodie de ne fonctionne pas seulement à deux degrés mais quatre «étages». Gravissons-les.

En 1714, à l'Académie royale de musique, Jean-Joseph Mouret et son librettiste La Font donnèrent l'opéra-ballet Les fêtes de Thalie. En 1722, ils le complétèrent avec une autre entrée (autrement dit : un acte) dénommée La Provençale. En 1758, le poète dramatique Charles-Simon Favart inventa La fille mal gardée, une parodie de l'argument que La Font avait écrit pour La Provençale, tandis que le compositeur italien y ajouta des vaudevilles (airs populaires) et des ariettes. Et c'est ce triple échafaudage que et la compagnie Les Menus Plaisirs du Roy coiffent d'une nouvelle parodie.

Par son travail érudit, cette malicieuse production situe La Provençale selon Duni & Favart dans sa juste identité : la «comédie en vaudeville et ariettes», laquelle remplaçait progressivement les comédiens forains du premier opéra-comique (avec leur jeu et leurs techniques savamment outrés) et avant d'ouvrir la voie à l'opéra-comique des Philidor, Monsigny, Dalayrac et autres Grétry.

Chercheur universitaire exigeant, a lardé sa parodie d'éléments appartenant à ce premier opéra-comique (accents, gromelot, pantomime, marionnettes, écriteaux etc) ; et, en homme de théâtre avisé, il les a fondus dans le continuum parodique qu'il a conçu. Sa scénographie et son travail scénique trouvent le juste point d'équilibre : ce dispositif évoquant les tréteaux pour le plein-air évite le bricolage ; et le ton parodique des acteurs ne tombe pas dans la ringardise.

Le rythme scénique est vif, tandis que les titulaires des rôles sont autant des chanteurs compétents que d'habiles comédiens. À commencer par Vincent Goffin qui, dans le rôle d'une vieille servante, conduit les opérations : avant le spectacle, il déambule dans la salle ou, sur le plateau, dénigre la comédie à venir ; puis, au cours de la représentation, il est à la fois un dépréciatif Monsieur Loyal et une grotesque servante âgée. De l'intrigue (un vieux barbon échouera à épouser une jeune fille qu'il convoite), on rit beaucoup et de bon cœur. Le regard de est vif et intelligent, tandis que sa compagnie est toujours inventive. Dans cette expression parodique où le spectacle se met en abyme, cette Fille mal gardée est une réjouissante référence.

Crédit photographique : © DR

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Paris. Opéra-Comique. 13-IV-2010. Egidio Duni (1709-1775) : La fille mal gardée, satire, en 1 acte sur un livret de Charles-Simon Favart, du ballet La Provençale de Jean-Joseph Mouret (1682-1738) sur un livret de La Font. Jean-Luc Impe, mise en scène ; Maurice Van den Brœck, décors ; Dominique Louis, costumes ; Guillaume Jablonka, chorégraphie. Avec : Stephan Van Dyck, Léandre & Lindor ; Stéphanie Gouilly, Florine ; Thierry Vallier, Crisante & Le Magister ; Vincent Goffin, Bobinette ; Aurélie Franck, Nérine ; Nathalie Adam, danseuse ; Guillaume Jablonka, danseur. Compagnie Les Menus Plaisirs du Roy, direction : Jean-Luc Impe

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