Concerts, La Scène, Musique de chambre et récital

Stephen Kovacevich, surtout pour les Diabelli

Plus de détails

Instagram

Paris. Salle Pleyel. 31-III-2010. Toru Takemitsu (1930-1996) : Uninterrupted Rest ; Franz Schubert (1797-1828) : Sonate pour piano en la majeur D 959 ; Ludwig van Beethoven (1770-1827) : 33 Variations en ut majeur sur une valse de Diabelli op. 120. Stephen Kovacevich, piano

Instagram

Depuis 1967, André Furno invite à se produire à Paris les grands noms du piano, surtout ceux qui enregistrent ou ont enregistré pour les majors du disque. À l'instar de Maurizio Pollini, Radu Lupu, Murray Perahia, Daniel Barenboïm ou Nelson Freire (né en 1940) est un fidèle de la saison Piano****. Le pianiste est très réputé pour ses interprétations de Beethoven et Schubert notamment, mais il remplit difficilement sur son nom, ce que l'on constate à regret une fois de plus Salle Pleyel. On remarque cependant la présence dans le public de Martha Argerich, dont il fut le troisième époux, mais aussi de Michel Béroff.

Même si le pianiste a créé des œuvres de Richard Rodney Bennett, John Tavener (et non Taverner comme indiqué dans le programme !!!) ou plus récemment Stephen Montague, on associe peu Kovacevich au répertoire contemporain. En guise d'apéritif, il proposait néanmoins une rareté avec Uninterrupted Rest, trois courtes pièces composées dans les années 1950 par Toru Takemitsu. Kovacevich interprète sans traîner ces trois miniatures qui tiennent autant du « minimalisme » de la Seconde école de Vienne que des rythmes et couleurs rappelant Olivier Messiaen. Peu donné en concert, ce triptyque de Takemitsu a par contre été souvent enregistré (il existe une bonne dizaine de versions !).

Le plat de résistance de cette première partie était la Sonate pour piano D 959 de Schubert que avait déjà joué Salle Gaveau en 2006. Dans cette œuvre tardive (composée en 1828), le pianiste déçoit par des tempos trop rapides, une impression de vouloir expédier la sonate, des ruptures très (trop) brusques, auquel s'ajoute quelques accros techniques.

Il en va heureusement tout autrement de l'œuvre proposée en deuxième partie de programme, les Variations Diabelli de Beethoven, véritable cheval de bataille du pianiste qui l'a fait connaître en Europe, suite à un concert donné au Wigmore Hall de Londres en 1961. Il l'enregistre chez Philips en 1968 et une nouvelle version est parue chez Onyx en 2009. Dans ce cycle de pièces où Beethoven ne fait pas que varier la valse initiale, mais va beaucoup plus loin, la décomposant, la transformant, on admire la prise de risque, le sens de l'architecture. Les trente-trois variations sont bien sûr d'un caractère très différent les unes des autres (fugue alla Bach, clin d'œil au Don Giovanni de Mozart, virtuosités qui annoncent Liszt, et parfois même le jazz, pièces majestueuses, énigmatiques, apaisées…), mais sait instaurer un climat, une tension qui ne lâche pas l'auditeur avant l'ultime variation. Une prouesse à la fois physique et émotionnelle.

Crédit photographique : Stephen Kovacevich © David Thomas

(Visited 442 times, 1 visits today)

Plus de détails

Instagram

Paris. Salle Pleyel. 31-III-2010. Toru Takemitsu (1930-1996) : Uninterrupted Rest ; Franz Schubert (1797-1828) : Sonate pour piano en la majeur D 959 ; Ludwig van Beethoven (1770-1827) : 33 Variations en ut majeur sur une valse de Diabelli op. 120. Stephen Kovacevich, piano

Mots-clefs de cet article
Instagram

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Reproduire cet article : Vous avez aimé cet article ? N’hésitez pas à le faire savoir sur votre site, votre blog, etc. ! Le site de ResMusica est protégé par la propriété intellectuelle, mais vous pouvez reproduire de courtes citations de cet article, à condition de faire un lien vers cette page. Pour toute demande de reproduction du texte, écrivez-nous en citant la source que vous voulez reproduire ainsi que le site sur lequel il sera éventuellement autorisé à être reproduit.