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Paris, Studio de l’Ermitage. 23-III-2010. Steve Reich (né en 1936) : Vermont Counterpoint, pour flûte et électronique ; Juanibe Tejera (né en 1973) : L’utopie de la toupie, pour flûte et percussions ; Franck Bedrossian (né en 1971) : EDGES, pour piano et percussions (création en France) ; Laurent Durupt (né en 1978) : Maigres bêtes de la nuit, pour flûte et percussion ; György Ligeti (1923-2006) : L’escalier du Diable ; Raphaël Cendo (né en 1975) : Scratch data, pour percussions et électronique. Mayu Sato, flûte. Duo Links : Laurent Durupt, piano ; Rémi Durupt, percussions
Soirée placée sous le signe de la saturation pour ce concert de mars du Cabaret Contemporain. Saturation du public, venu en masse dans le petit Studio de l'Ermitage, preuve d'un concept plutôt novateur en France qui fait ses preuves. Et saturation musicale sous toutes ses formes.
La soirée débute par Vermont counterpoint de Steve Reich, un peu comme une entrée qui n'aurait rien à voir avec le plat principal. Une flûte seule – impeccable Mayu Sato – se voit démultipliée à l'infini, dans de courtes phrases mélodico-rythmique répétées … à saturation ! Passées les deux premières minutes, agréables, l'ennui gagne progressivement l'auditoire sur une œuvre qui décidément n'a rien à dire. Le jeune compositeur franco-brésilien Juanibe Tejera offre l'inverse avec L'utopie de la toupie, partition ascétique pour flûte et percussions. Les deux instruments, loin de s'opposer ou dialoguer, ne forment plus qu'un, la désinence du premier devenant l'attaque de l'autre. Tejera joue avec les sons les plus ténus possibles, créant une alchimie sonore très subtile. Après la raréfaction de l'audible, encore une opposition avec EDGES de Franck Bedrossian, commande du Duo Links. L'espace sonore se sature par une musique éternellement en fusion, ou la tension est maximale. Piano et percussions préparés – on ne compte plus les divers accessoires placés sur les instruments – offrent un monde de sons transformés, tordus, détournés, rendu avec conviction par les frères Durupt… Vu la dimension quasi-symphonique de EDGES, il est permis de se demander pourquoi aucune institution n'a commandé de pièces de grand format à ce compositeur.
Après une salutaire pause – il fallait bien «dépréparer» le piano – la soirée reprend avec une création du pianiste du Duo Links, Laurent Durupt, Maigres bêtes de la nuit. Partition de conception classique, sorte de duo concertant pour flûte et percussions – peaux essentiellement – qui lorgne terriblement vers André Jolivet (Concerto pour flûte n°2), c'est une œuvre d'un langage en devenir. Suite classique avec L'escalier du diable, extrait des Etudes pour piano de Ligeti, chef d'œuvre du XXe siècle finissant avec ses gammes éternellement ascendantes ou descendantes, joué avec maestria par le pianiste de la soirée. Scratch data de Raphaël Cendo, artisanat furieux de percussions et sons électroniques, terminait en beauté cette soirée de toutes les saturations musicales. Affluence du public, du simple quidam aux «stars» de la Contemporaine, le Studio de l'Ermitage était bien ce soir de mars The place to be in Paris.
Crédit photographique : Rémi et Laurent Durupt (Duo Links) © DR
Paris, Studio de l'Ermitage. 23-III-2010. Steve Reich (né en 1936) : Vermont Counterpoint, pour flûte et électronique ; Juanibe Tejera (né en 1973) : L'utopie de la toupie, pour flûte et percussions ; Franck Bédrossian (né en 1971) : EDGES, pour piano et percussions (création en France) ; Laurent Durupt (né en 1978) : Maigres bêtes de la nuit, pour flûte et percussion ; György Ligeti (1923-2006) : L'escalier du Diable ; Raphaël Cendo (né en 1975) : Scratch data, pour percussions et électronique. Mayu Sato, flûte. Duo Links : Laurent Durupt, piano ; Rémi Durupt, percussions
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Paris, Studio de l’Ermitage. 23-III-2010. Steve Reich (né en 1936) : Vermont Counterpoint, pour flûte et électronique ; Juanibe Tejera (né en 1973) : L’utopie de la toupie, pour flûte et percussions ; Franck Bedrossian (né en 1971) : EDGES, pour piano et percussions (création en France) ; Laurent Durupt (né en 1978) : Maigres bêtes de la nuit, pour flûte et percussion ; György Ligeti (1923-2006) : L’escalier du Diable ; Raphaël Cendo (né en 1975) : Scratch data, pour percussions et électronique. Mayu Sato, flûte. Duo Links : Laurent Durupt, piano ; Rémi Durupt, percussions