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Tout l’esprit romantique avec Evgeny Kissin et Chopin

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Paris. Salle Pleyel. 23-II-2010. Carl Maria Von Weber (1786-1826) : Der Freischütz, ouverture ; Frédéric Chopin (1810-1849) : Concerto pour piano n. 2 en fa mineur ; Robert Schumann (1810-1856) : Symphonie n°2 en ut majeur op. 61. Evgueni Kissin, piano ; Orchestre Philharmonique de Radio France, direction : Myung-Whun Chung

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Le sentiment d'errance et le goût pour le surnaturel de Weber, l'élégance et l'intimité des confessions pianistiques de Chopin, la fascination de la folie et l'aspiration au sublime de Schumann, affichent la diversité des thématiques et des inspirations de la musique romantique. Le tout évoqué par l'Orchestre Philharmonique de Radio-France qui animé par la passion de son directeur, s'est imposé avec des sonorités à la fois délicates et puissantes «à l'allemande». Les nuances presque exaspérées des cors «nocturnes», des timbales «titaniques», des tutti «diaboliques», rivalisant avec le «son crépusculaire» de la clarinette, les masses sonores volumineuses en contraste avec la sensualité et l'intimité des lignes du hautbois, ont dessiné l'ambiance fantastique où se déroule l'histoire du chasseur maladroit de Weber.

Tout le charme romantique a atteint son expression la plus élevée avec le Concerto n°2 de Chopin. Malgré une attaque pas exaltante,  n'a pas déçu les attentes se confirmant le roi indiscuté de la soirée, capable d'obscurcir avec son interprétation délicate et virtuose à la fois, l'orchestre, simple support sonore. La séduction du compositeur polonais traverse toute son exécution, telle une déclaration ardente des peines de son esprit. Jamais la suavité ne se change en excès de mièvre, jamais la passion ne devient élan incontrôlé. Toute la légèreté et la virtuosité de ce pianiste plusieurs fois récompensé, émerge ultérieurement dans l'exécution de l'Etude révolutionnaire qui dévoile pleinement son tempérament vigoureux et des deux Valses op. 64 n°1 et 2, offertes en bis à un public délirant.

Rien de mieux pour conclure cet envoûtement sonore que la Symphonie n°2 de Schumann, avec son mélange extraordinaire de caractères et ses nombreuses variations de rythme. L'extrême romantisme, alliance de rêve et de folie qui émerge des deux premiers mouvements, se change en tension sonore exacerbée dans le troisième mouvement pour terminer avec l'euphorie sonore triomphale du finale.

Crédit photographique : Evgeny Kissin © Sasha Guzov / EMI Classics

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Paris. Salle Pleyel. 23-II-2010. Carl Maria Von Weber (1786-1826) : Der Freischütz, ouverture ; Frédéric Chopin (1810-1849) : Concerto pour piano n. 2 en fa mineur ; Robert Schumann (1810-1856) : Symphonie n°2 en ut majeur op. 61. Evgueni Kissin, piano ; Orchestre Philharmonique de Radio France, direction : Myung-Whun Chung

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