Donatienne Michel-Dansac à voix seule

Tourbillons

Assise à sa table et devant sa partition, Donatienne Michel-Dansac est seule en scène mais placée dans le champ d'une caméra qui projette sur deux écrans latéraux son visage en gros plan; ainsi fait-elle « son théâtre », une sorte de « mélologue psychosomatique » induisant les comportements vocaux les plus divers; Tourbillons (2004) est une nouvelle version de la pièce de concert de Georges Aperghis composée en 1995 pour la chanteuse Martine Viard (six tourbillons et cinq Calmes plats).

Le compositeur remodèle sa composition en fonction des neuf « inserts » commandés pour le spectacle à Olivier Cadiot: ces neuf « crises avec montée et dépression » (selon l'auteur), s'insinuent dans la partie musicale et s'articulent en fragments juxtaposés qui font défiler de manière kaléidoscopique les pensées, souvenirs et obsessions venant perturber le cours logique du discours; ainsi le sketch (récurrent et très drôle) du jardinier mono-maniaque obnubilé par ses rosiers que Donatienne Michel-Dansac « joue » de dos. Peu de texte signifiant mais une gamme incomparablement riche d'intonations, de rythmes, de phénomènes bruités émanant de la voix de l'interprète qui conjugue ici ses talents d'actrice/chanteuse avec une virtuosité vocale et une maîtrise du geste éblouissantes.

Crédit photographique : Donatienne Michel-Dansac © André Nisak