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Paris, Opéra-Bastille. 11-II-2010. Giuseppe Verdi (1813-1901) : Don Carlo, opéra en 4 actes sur un livret de Joseph Méry et Camille du Locle, traduit en italien par Achille de Cauzières et Angelo Zanardini. Mise en scène : Graham Vick réalisée par Michel Jankekiovitch. Décors et costumes : Tobias Hoheisel. Lumières : Matthew Richardson. Avec : Stefano Secco, Don Carlo ; Sondra Radvanovsky, Elisabetta di Valois ; Ludovic Tézier, Rogrigo, marchese di Posa ; Luciana D’Intino, la Principessa Eboli ; Giacomo Prestia, Filippo II ; Victor Von Halem, il Grande Inquisitore ; Balint Szabo, un Frate ; Jason Bridge, il Conte di Lerma ; Elisa Cenni, Tebaldo ; Olivia Doray, la Voce dal cielo ; Nahuel Di Pierro, Alexandre Duhamel, Michal Partyka, Vladimir Kapshuk, Ugo Rabec, Damien Pass, Deputati Fiamminghi. Chœur de l’Opéra National de Paris (chef de chœur : Patrick-Marie Aubert), Orchestre de l’Opéra National de Paris, direction musicale : Carlo Rizzi
Austérité, toute la scénographie de ce Don Carlo réside dans ce mot. Des décors réduits à une simplicité efficace, une mise en scène statique à en perdre toute dimension théâtrale – au moins l'œuvre est respectée.
Seule entorse au livret original : Don Carlos s'évanouit (meurt ?) sur la pierre tombale de Charles Quint. Pour le reste Graham Vick propose plus des tableaux saisissants qu'une véritable direction d'acteurs, le tout justifié par la très lente action du drame. Une mise en espace plus qu'une mise en scène, réalisée avec intelligence, idéalement éclairée par Matthew Richardson, qui donne l'avantage au spectateur de se concentrer sur la musique.
Et il y avait de quoi se concentrer ! Chœur de haute tenue, plateau exceptionnel, orchestre en grande forme, direction musicale d'une solidité à toute épreuve. Les superlatifs manquent… On pourra toujours trouver que Luciana D'Intino, impeccable Eboli, poitrine un peu trop ses graves, que Giacomo Prestia peine parfois dans le soutien de ses aigus, qu'importe. Des ans l'irréparable outrage n'a pas été si important, l'auteur de ces lignes ayant entendu ces chanteurs dans les mêmes rôles en 1996 à l'Opéra de Marseille. Si Sondra Radvanovsky peine à entrer dans le personnage d'Elisabetta di Valois avant l'acte IV, elle en possède tous les moyens. Ludovic Tézier reste fidèle à lui-même : ligne de chant impeccable, articulation soignée, timbre chaud. Stefano Secco confirme ses affinités avec le rôle de Don Carlos, par un aigu vaillant et une présence scénique indubitable. La seule erreur de distribution est Victor Von Halem, Grand Inquisiteur sans voix ni présence…
A l'orchestre, Carlo Rizzi reprend du service après plus de huit ans d'absence à Bastille. Loin des pitreries de Currentzis (cf lien supra), il révèle au public toutes les subtilités d'orchestration de ce Verdi «dernière manière», toujours respectueux des voix – jamais l'orchestre ne couvre les chanteurs. Si théâtralement cette production de Don Carlo n'est en rien révolutionnaire, elle raccroche musicalement l'Opéra de Paris au plus haut niveau. A quand une production de qualité égale de la version d'origine, prévue pour l'Opéra de Paris ?
Crédit photographique : Stefano Secco (Don Carlo) © Agathe Poupeney / Opera National de Paris
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Paris, Opéra-Bastille. 11-II-2010. Giuseppe Verdi (1813-1901) : Don Carlo, opéra en 4 actes sur un livret de Joseph Méry et Camille du Locle, traduit en italien par Achille de Cauzières et Angelo Zanardini. Mise en scène : Graham Vick réalisée par Michel Jankekiovitch. Décors et costumes : Tobias Hoheisel. Lumières : Matthew Richardson. Avec : Stefano Secco, Don Carlo ; Sondra Radvanovsky, Elisabetta di Valois ; Ludovic Tézier, Rogrigo, marchese di Posa ; Luciana D’Intino, la Principessa Eboli ; Giacomo Prestia, Filippo II ; Victor Von Halem, il Grande Inquisitore ; Balint Szabo, un Frate ; Jason Bridge, il Conte di Lerma ; Elisa Cenni, Tebaldo ; Olivia Doray, la Voce dal cielo ; Nahuel Di Pierro, Alexandre Duhamel, Michal Partyka, Vladimir Kapshuk, Ugo Rabec, Damien Pass, Deputati Fiamminghi. Chœur de l’Opéra National de Paris (chef de chœur : Patrick-Marie Aubert), Orchestre de l’Opéra National de Paris, direction musicale : Carlo Rizzi