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Sylphides de Cecilia Bengolea et François Chaignaud : Sous vide

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Paris. Théâtre national de Chaillot. 11-II-2010. Cecilia Bengolea et François Chaignaud : Sylphides. Fabrication, danse : Cecilia Bengolea, François Chaigneaud, Chiara Gallerani, Lenio Kaklea. Lumière : Erik Houllier. Stylisme : Sothean Nhieim. Collaboration dramaturgique : Berno Polzer

A mi-chemin entre danse et arts plastiques, l'étonnante proposition de et s'interroge sur l'enveloppe corporelle.

Trois êtres sous vide, figés dans des poches de plastique noir, dont l'air a été consciencieusement vidé par un aspirateur. Ces gisants de pierre sombre, tels que l'on peut en voir à la basilique de St Denis, au Duomo de Florence ou au musée de Pompéi sont pourtant vivants : ils respirent grâce à un tuyau fiché dans la bouche. En vertu d'un intense travail de souffle, certains mouvements leur sont encore accessibles (gonflement de l'abdomen, pliage du buste), mais la contrainte de cette gangue qui n'est pas de néoprène est énorme. Les reflets métalliques du matériau plastique donnent à ces silhouettes un air de Robocop, d'homme d'airain ou de chevalier en armure.

Si, au sol, ils pouvaient éventuellement rouler ou ramper, debout, le déplacement est plus malaisé, leurs membres étant immobilisés dans le plastique. Quand la poche est à nouveau emplie d'air, le problème est encore pire. Pour se déplacer, il faut sauter… Comment, dès lors, écrire une chorégraphie pour ces corps entravés ? C'est tout l'enjeu de ce spectacle conceptuel à mi-chemin entre danse et arts plastiques, entre performance et installation.

Maîtresse SM sanglée dans une veste de tailleur, Chiara Gallerani a sur eux pouvoir de vie et de mort, emplissant d'air ou vidant à volonté la poche de plastique. Au mitan du spectacle, elle fait le ramassage des corps dans un chariot, affichant un air sévère. Est-ce le chariot qui permet de déplacer les statues dans un musée ou plutôt celui de la mort qui fauche les vivants ? Quand Chiara Gallerani ouvre les poches, mettant en péril son savant brushing, elle donne naissance à des êtres embryonnaires, primitifs, cheveux longs et vêtements couleur chair, s'ébattant sur une musique sirupeuse – elfes d'heroic fantasy ou èves botticelliennes ? Le clin d'œil kitsch et drôle, à coup sûr, d'un duo de chorégraphes qui n'a pas froid aux yeux.

Crédit photographique : © Alain Monot

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Paris. Théâtre national de Chaillot. 11-II-2010. Cecilia Bengolea et François Chaignaud : Sylphides. Fabrication, danse : Cecilia Bengolea, François Chaigneaud, Chiara Gallerani, Lenio Kaklea. Lumière : Erik Houllier. Stylisme : Sothean Nhieim. Collaboration dramaturgique : Berno Polzer

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