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Cycle Mahler à l’OPL avec François-Xavier Roth

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Liège. Salle Philharmonique. 27-XI-2009. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791), Sérénade pour vents K. 388. Jörg Widmann (né en 1973), Ad Absurdum pour trompette  ; Gustav Mahler (1860-1911), Symphonie n° 1 « Titan ». Sergei Nakariakov, trompette  ; Orchestre Philharmonique de Liège, direction : François-Xavier Roth.

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Une pièce de Mozart sollicitant les solistes de l'orchestre doublée d'une création belge attrayante auraient dû suffire à convaincre de nombreux auditeurs à rejoindre la salle philharmonique pour ce concert, mais l'OPL ne se refusant aucun plaisir, la Symphonie n°1 de Mahler devait achever de convaincre les derniers récalcitrants.

La Sérénade pour vents K. 388 de Mozart, véritable vitrine pour les solistes des vents de l'orchestre gratifie l'auditeur par les très belles sonorités des hautbois bassons et clarinettes. Mais ce genre musical, dont la fonction première était de tenir lieu de décor sonore lors de repas ou de fêtes a ici bien du mal à nous présenter d'autres qualités. En l'absence de festin, le public se contentera donc de beaux sons à défaut d'une interprétation inspirée.

La suite du programme attise davantage la curiosité d'abord par la disposition inhabituelle des effectifs. Un large ensemble de percussions vient en effet prendre place à l'avant de la scène, ainsi qu'un jeu de timbales conséquent. Un orgue de barbarie aperçu derrière les cordes annonce également l'intrigante expérience musicale à suivre. La trompette, rarement présentée en tant que soliste trouve en Sergei Nakariakov un interprète des plus prestigieux. Dédicataire de la pièce Ad Absurdum, composée par le jeune compositeur allemand , il fascine par son usage de la respiration circulaire. Cette technique destinée à maintenir un flux d'air constant pendant un temps très long est en effet largement sollicitée à travers les pages portant la difficulté technique à un niveau «proche de l'absurde». Au-delà de ces aspects spectaculaires, Ad absurdum est une pièce pleine de richesses, sollicitant également le meilleur de l'orchestre : pizzicati de cordes explosifs, timbales déchaînées et même le triangle. Au terme de l'œuvre, l'orgue de barbarie emporte l'auditeur dans un obsédant tourbillon sonore aux accents technologiques.

Dans le cadre du cycle Mahler entrepris par les orchestres belges, célébrant les cent cinquante ans de la naissance du compositeur et le proche centenaire de sa mort, présentait la Symphonie n°1. Le chef d'orchestre se révèle très à l'aise dans ce répertoire en proposant une lecture magnifique par l'expressivité développée dans chacun des mouvements. Les accents de musiques populaires ou militaires, propre à l'univers du compositeur sont y ici portés à un rare degré d'efficacité à travers un discours savamment construit. Roth installe sobrement le décor du premier mouvement, à travers le «la» crépusculaire soutenu par les cordes. Les musiciens de l'orchestre se révèlent concentrés et impliqués mais la magie a quelques difficultés à opérer dans ce mouvement où les vents pèchent d'un manque de réactivité par rapport au jeu des cordes. Un brin de folie supplémentaire aurait pourtant suffi à faire des miracles… Le typique Ländler, jamais pesant sous la baguette de Roth sait dépasser son identité première et se montrer grinçant. Le «Frère Jacques en mode mineur», est superbe dans sa partie médiane où bois et cuivres matérialisent cette musique de la rue qui avait tant choqué les auditeurs lors la première exécution de cette partition. Enfin, un climax apocalyptique ouvre le dernier mouvement, peut être le plus démonstratif des talents de narrateur de , qui parvient au terme de cette symphonie comme s'il tournait la dernière page d'un livre. Et quel livre…

Crédit photographique : © Gregoire Pont

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Liège. Salle Philharmonique. 27-XI-2009. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791), Sérénade pour vents K. 388. Jörg Widmann (né en 1973), Ad Absurdum pour trompette  ; Gustav Mahler (1860-1911), Symphonie n° 1 « Titan ». Sergei Nakariakov, trompette  ; Orchestre Philharmonique de Liège, direction : François-Xavier Roth.

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