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Quatuor Takács, deux quatuors à cordes d’un seul trait

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Paris, Auditorium du Louvre. 20-XI-2009. Wolfgang Rihm (né en 1952) : Quatuor à cordes n° 11 (création française) ; Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Quatuor à cordes n° 14 en ut dièse mineur op. 131. Quatuor Takács

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Deux quatuors à cordes, sans entracte : une création française et un «vieux monstre». Le les a interprétés comme si ces deux œuvres étaient des jumelles éloignées.

Le Quatuor n°11 du compositeur allemand se joue d'un seul trait, pendant près d'une demi-heure. Il est constitué de deux parties rapides et animées, entre lesquelles vient s'intercaler une partie lente, douce et apaisante. Cette structure nous sert de repère par rapport au style traditionnel. L'œuvre est parsemée de motifs violents, mais qui n'agressent pas l'oreille. La dissonance ne résulte pas d'une confrontation quelconque mais semble découler logiquement de la progression de la musique ; elle est donc «harmonieuse». On entend par moment de très beaux accords qui rappellent la période romantique. L'œuvre est une mosaïque constituée de nombreuses petites «séquences» très variées et malgré tout, liées les unes aux autres dans une fluidité surprenante. Rihm ne recherche pas ici des sonorités sortant du cadre classique : pas de note suraiguë, ni de «bruitage» risquant de heurter notre sensibilité. La pièce, commandée pour le , fut commencée en 1997, mais n'a finalement été créée qu'en 2008, de nombreuses péripéties étant intervenues au cours de sa gestation, comme nous l'apprend la note de David Samson dans le programme.

Les membres du quatuor hongrois sont extrêmement investis ; leur interprétation montre qu'ils connaissent cette musique sur le bout des doigts, de même que le quatuor de Beethoven, joué également sans interruption, qu'ils ont exécuté magistralement à la suite. En parfaite osmose avec les partitions, les quatre musiciens fusionnent pour ne plus former qu'un seul instrument, celui à seize cordes. Cela est particulièrement visible pour le chant plein de grâce de l'Andante ma non troppo e molto cantabile et ses variations, ainsi que pour le Presto qui le succède. La remarquable homogénéité sonore entre les instruments contribue naturellement à cette fusion.

Ces deux œuvres, composées à des époques très différentes mais s'inscrivant dans la même tradition et interprétées de main de maître, on fait de cette soirée un moment rare.

Crédit photographique : photo © DR

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