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Réminiscences musicales du comté d’Auvergne

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Marseille Damas Jérusalem. Peirol d’Auvergne (1160-1225). La Camera delle Lacrime : Bruno Bonhoure, voix et direction ; Christophe Tellart, vielle à roue, cornemuse, flûte ; Andreas Linos, vièle à archet, yayli tanbur ; Antoine Morineau, daf, tombak, udu ; Spyros Halaris, kanun ; avec la participation de Judith Kan, voix ; Christian Marzolin, Mathieu Langer, Pierre-Paul Zalio, ténors. 1 CD. Zig-Zag Territoires ZZT 090903 ; Code Barre : 3 760009 292116 ; DDD ; Enregistré à Paris, chapelle de l’Hôpital Notre-Dame de Bon Secours du 30 mars au 2 avril 2009. Notice en : français et anglais. Durée : 62’30

 

L’ensemble La Camera delle Lacrime nous transporte en Auvergne, place forte du rayonnement musical de l’Europe médiévale. C’est le répertoire de Peirol qui est ici exploré, répertoire qui a particulièrement contribué à forger la réputation de cette Cour.

Vassal du Dauphin comte d’Auvergne, Peirol est un troubadour à l’amour contrarié. Epris de la sœur de son suzerain, Sail-de-Claustra, il partage, en véritable baladin, ses émois en chansons, au fil de ses périples sentimentaux. Au-delà des topoï de l’amour courtois, les textes révèlent un personnage très attachant, généreux, spontané, au cœur sincère. La musique, aux couleurs chamarrées, est à son image. Le tout est merveilleusement rendu par l’ensemble.

La voix de Bruno Bonhoure, claire et expressive, révèle toute la beauté du chant et de la langue occitane. Les textes sont réellement servis par la musique et la prise de son, ample et naturelle. Le dépaysement est assuré par les sonorités lumineuses des vièles et les rythmes dansants des percussions orientales.

Dans son rêve éveillé, Peirol nous fait part de ses désirs, de ses joies. Mais, si «franchise et cœur pur font triompher l’amour» dans Atressi co. l signes fai, il semble davantage subir les déceptions que les satisfactions. L’amant éconduit passe de la ferveur à la détestation dans Mainta gens mi malrazona. Les sonorités mélancoliques de la cornemuse et de la flûte dans Del sieu tort farai esmenda renforcent le sentiment de désillusion.

Mais les déchirements personnels de Peirol répondent aux bouleversements que connaît son pays : la conquête de l’Auvergne par la France et la douleur suscitées par les croisades. Ses textes laissent entrevoir les prémices d’une certaine réflexion sur l’amour. Ses échecs l’incitent toujours à se remettre en question et à aimer davantage, quitte à «offrir [ses] chansons et [son] être sans espoir de remerciement». D’autre part, contemporain des troisième, quatrième et cinquième croisades, la prise de Jérusalem par Saladin est évoquée dans la chanson Quant amors trobet partit. Le talent et l’insuccès amoureux incitent Peirol à voyager : de la Cour du Dauphiné au Var, puis d’Italie en Palestine, il cheminera jusqu’en Terre Sainte. Les manuscrits révèlent qu’il changea de vie à son retour.

L’ensemble La Camera delle Lacrime a su nous faire redécouvrir les charmes de l’Occitanie dans un programme lumineux et envoûtant.

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Marseille Damas Jérusalem. Peirol d’Auvergne (1160-1225). La Camera delle Lacrime : Bruno Bonhoure, voix et direction ; Christophe Tellart, vielle à roue, cornemuse, flûte ; Andreas Linos, vièle à archet, yayli tanbur ; Antoine Morineau, daf, tombak, udu ; Spyros Halaris, kanun ; avec la participation de Judith Kan, voix ; Christian Marzolin, Mathieu Langer, Pierre-Paul Zalio, ténors. 1 CD. Zig-Zag Territoires ZZT 090903 ; Code Barre : 3 760009 292116 ; DDD ; Enregistré à Paris, chapelle de l’Hôpital Notre-Dame de Bon Secours du 30 mars au 2 avril 2009. Notice en : français et anglais. Durée : 62’30

 

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