Plus de détails
Paris. Opéra Garnier. 07-XI-2009. Ballet de l’Opéra national de Paris : Millepied/Paul/McGregor. Amoveo (2006/2009) – Chorégraphie : Benjamin Millepied. Musique : Philip Glass, Einstein on the Beach. Décors et costumes : Paul Cox. Lumières : Madjid Hakimi. Répliques (création mondiale) – Chorégraphie : Nicolas Paul. Musique : György Ligeti. Décor : Paul Andreu. Costumes : Adeline André. Lumières : Madjid Hakimi. Genus (2007) – Chorégraphie : Wayne McGregor. Musique originale : Joby Talbot et Deru. Décors et costumes : Vicky Mortimer. Vidéo : Ravi Deepres. Lumières : Lucy Carter. Avec les danseurs du Ballet de l’Opéra national de Paris.
A Garnier, un programme contemporain équilibré et sans surprises avec les pièces de trois jeunes chorégraphes néo-classiques français et britannique.
On croit toujours au miracle en assistant à la première mondiale d'une création chorégraphique. S'agira-t-il de la révélation d'un nouveau chorégraphe, d'un chef d'œuvre qui marquera l'histoire de la danse ou tout simplement d'une pièce que l'on aura plaisir à voir et à revoir ? Rien de tel malheureusement avec Répliques de Nicolas Paul, un danseur du Ballet de l'Opéra de Paris qui signe pour la première fois une pièce dans un vrai programme mixte pour la compagnie (en dehors des programmes du type Jeunes chorégraphes). Le jeune chorégraphe a fait parmi les œuvres de Ligeti un choix d'une grande austérité. Il a judicieusement fait confiance au plasticien Paul Andreu pour les décors (un galet à l'avant-scène et des tulles qui séparent l'espace scénique) et à la styliste Adeline André pour les costumes couleurs nudes non sexués. Si le démarrage est quelque peu laborieux, le ballet s'éclaircit et devient plus limpide au fur et à mesure de son déroulement. Le duo formé par Isabelle Ciaravola et Stéphane Bullion, notamment, est le couple le plus émouvant, à défaut d'être enlevé. On déplore en effet que ce Répliques, malgré ses illustres collaborateurs artistiques, soit un ballet si triste.
C'est au contraire une touche juvénile qui rajeunit Amoveo de Benjamin Millepied, dans une nouvelle version technicolor, écourtée de 15 minutes et resserrée de 24 à 11 danseurs depuis sa création pour le Ballet de l'Opéra de Paris en 2006. Les nouveaux costumes en coton teint de couleurs vives font écho au film de Paul Cox projeté en fond de scène. Le chorégraphe joue avec le vocabulaire classique sans toutefois achever les mouvements, et en multipliant les signes de complicité entre les danseurs, dans une apparente décontraction. Dans les rôles solistes, Nicolas Le Riche et Aurélie Dupont – en particulier cette dernière – se surpassent dans un délicat duo plein de fulgurances. Sans faire preuve de l'inventivité et de la musicalité d'une Lucinda Childs ou d'une Anne-Teresa de Keersmaeker, Benjamin Millepied se révèle un chorégraphe caméléon dont l'écriture s'adapte aux compagnies pour lesquelles il crée. C'est assurément une qualité…
Reprise enfin de Genus, ballet de Wayne McGregor créé pour le Ballet de l'Opéra de Paris en 2007 – année Darwin oblige. La pièce évoque en effet la théorie de l'évolution en interrogeant la signification des genèses dans un monde voué au tout numérique. Genus est sans doute le ballet le plus ambitieux de ce programme, par sa longueur (44 minutes) et l'amplitude de sa chorégraphie. Après le trio d'ouverture, les deux duos énergisants qui se détachent d'un premier sextet sont menés avec virtuosité par Dorothée Gilbert et Myriam Ould-Braham. Ils sont suivis d'un remarquable duo formé par Agnès Letestu et Audric Bezard, qui met en valeur la technique performante et sereine de la danseuse. Enfin, un quatrième duo, entrecoupé par la projection d'un film, démarre dans une immense boîte en bois. Face à Marie-Agnès Gillot, Benjamin Pech, mûr et viril, se révèle être le véritable pivot de la pièce. Genus s'achève dans un nouvel ensemble animé par de jeunes danseurs du corps de ballet qui y prennent visiblement du plaisir, enchaînant arabesques, portés et jambes en l'air. Simon Valastro et Laurène Lévy font office de solistes pour cette séquence finale.
Crédit photographique : Agnès Letestu et Audric Bezard dans Genus © Agathe Poupeney / Opéra national de Paris
Plus de détails
Paris. Opéra Garnier. 07-XI-2009. Ballet de l’Opéra national de Paris : Millepied/Paul/McGregor. Amoveo (2006/2009) – Chorégraphie : Benjamin Millepied. Musique : Philip Glass, Einstein on the Beach. Décors et costumes : Paul Cox. Lumières : Madjid Hakimi. Répliques (création mondiale) – Chorégraphie : Nicolas Paul. Musique : György Ligeti. Décor : Paul Andreu. Costumes : Adeline André. Lumières : Madjid Hakimi. Genus (2007) – Chorégraphie : Wayne McGregor. Musique originale : Joby Talbot et Deru. Décors et costumes : Vicky Mortimer. Vidéo : Ravi Deepres. Lumières : Lucy Carter. Avec les danseurs du Ballet de l’Opéra national de Paris.