Les Saisons : l’harmonie du temps

L'idée de rassembler autour du thème classique des quatre saisons un large choix de musiques dédiées à chacune d'entre elles ne manque pas d'intérêt en soi. Lui consacrer quatre Cd non plus. Mais pour quel résultat concret ? Le recette est-elle sans surprise ? Première remarque : comme tout florilège, celui-ci est d'un intérêt et d'une qualité inégaux. L'Automne de Vivaldi, incontournable on s'en doute, côtoie l'Assomption de la vierge au 15 août de Pizzini de la Suite Strapaeze, tandis que Rêve d'un voyage d'hiver de Tchaïkovski jouxte la musique bien connue des Patineurs de Waldteufel. Un certain nombre de partitions chorales, pas essentielles en fait, et surtout très datées, viennent malgré tout enrichir ce large choix de musiques : deux cantates intitulées Printemps, une de Fibich, l'autre de Rachmaninov, et encore l'Automne du Chant de la Terre de Mahler et la Cantate pour le 30e anniversaire de la Révolution d'Octobre de Prokofiev. Signalons la sélection de deux suédois de qualité : Hugo Alfvén avec sa très célèbre et très réussie Rhapsodie suédoise n°2 et Lars-Erik Larsson avec l'Epilogue du ravissant et mélodieux Conte d'hiver pour orchestre. Deuxième remarque : pour séduire les amateurs et les auditeurs dits tout venants, il aurait fallu retenir des versions techniquement correctes, éviter les bruits de fond désagréables au possible, se dispenser d'une couleur orchestrale majoritairement terne, grise et souvent poussiéreuse. N'oublions pas qu'à priori cet éditeur s'adresse à des non spécialistes. Donc trop d'interprétations anciennes, monophoniques, de second plan. Troisième remarque : le texte de présentation, truffé de fautes et de poncifs, n'incite pas vraiment à l'invitation au voyage. Pire, il risque fort de rebuter le lecteur qui aurait la malencontreuse idée de commencer par lui. Quatrième remarque : il ne nous reste plus qu'à nous consoler en picorant et piochant, au hasard ou non, telle ou telle musique. On sera tout de même en mesure de débusquer ou retrouver, ici et là, quelques moments de plaisir contenu. A l'auditeur la liberté de juger. Bien sûr !