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Tours. Grand Théâtre. 9-X-2009. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : La Clemenza di Tito, opera seria en 2 actes, sur un livret de Caterino Mazzola d’après Metastase. Mise en scène : Alain Garichot. Décors : Denis Fruchaud. Costumes : Claude Masson. Lumières : Marc Delamézière. Avec : Rié Hamada, Vitellia ; Anna Destrael, Sesto ; Caroline Mutel, Servilia ; Salomé Haller, Annio ; Yves Saelens, Tito ; François Harismendy, Publio. Chœurs de l’Opéra de Tours (chef de chœur : Emmanuel Trenque), Orchestre Symphonique Région Centre-Tours, direction musicale : Jean-Yves Ossonce.
Alain Garichot avait présenté en 1998, à Nancy, une Clémence de Titus caractérisée par son dépouillement scénique ainsi que par une direction d'acteurs très fouillée.
Il l'a remise sur le métier l'an passé à Rouen dans des conditions matérielles améliorées. Le dispositif subsiste avec son escalier monumental et ses accessoires distillés au compte-gouttes. Il revient cette fois encore aux savants éclairages de Marc Delamézière de sculpter ce large espace. Les costumes, en revanche, ont été revus, passant de l'évocation du siècle des Lumières à une intemporalité revendiquée. L'essentiel est ailleurs : dans la caractérisation des personnages qui, seule, peut donner à l'ouvrage une réelle vie scénique. De ce pont de vue, Alain Garichot, dont les talents de directeur d'acteurs ne sont plus à démontrer, a encore approfondi son approche et met en évidence, avec une exceptionnelle acuité, la somme de souffrances contenue dans le drame. Malgré l'inévitable lieto fine, c'est cette expression de l'indicible douleur des personnages que nous conserverons de cette soirée.
Nous réserverons les lauriers de la soirée à Rié Hamada, impérieuse Vitellia. La voix virtuose, puissante et homogène sur toute la tessiture, se joue des pièges et des écarts d'un rôle si exigeant. Elle impressionne autant qu'elle émeut à chacune de ses interventions, manipulatrice par désespoir et vindicative par désarroi. Le public tourangeau la plébiscite ainsi que l'enfant du pays, Anna Destraël, qui incarne un Sesto juvénile et séduisant. Le timbre est fruité, la musicalité affirmée mais certains passages de tension dans Parto, parto nous laissent imaginer que cette artiste prometteuse trouvera son terrain d'élection dans un répertoire plus tardif. Caroline Mutel campe une Servilia lumineuse de port et de timbre, et Salomé Haller un Annio de bonne école. François Harismendy, par sa stature vocale et physique, impose enfin un Publio d'un relief assez inhabituel.
Reste le rôle titre que Yves Saelens aborde avec beaucoup de prudence au premier acte, laissant penser que le manteau impérial est un peu large pour ses épaules. La voix peine parfois à se libérer, mais les intentions musicales sont louables et le ténor franchit les écueils de Se all'impero qui furent fatals à plus d'un de ses confrères. Dans la fosse, Jean-Yves Ossonce prend plaisir à faire sonner son orchestre dans une lecture vive et dramatique, résolument classique, qui met en valeur tous les pupitres. Les chœurs confirment, pour leur part, la qualité du travail accompli sous la houlette d'Emmanuel Trenque. Tous participent à une soirée plébiscitée par le public tourangeau.
Crédit photographique : Rié Hamada (Vitellia) Anna Destraël (Sesto) © Fr. Berthon
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Tours. Grand Théâtre. 9-X-2009. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : La Clemenza di Tito, opera seria en 2 actes, sur un livret de Caterino Mazzola d’après Metastase. Mise en scène : Alain Garichot. Décors : Denis Fruchaud. Costumes : Claude Masson. Lumières : Marc Delamézière. Avec : Rié Hamada, Vitellia ; Anna Destrael, Sesto ; Caroline Mutel, Servilia ; Salomé Haller, Annio ; Yves Saelens, Tito ; François Harismendy, Publio. Chœurs de l’Opéra de Tours (chef de chœur : Emmanuel Trenque), Orchestre Symphonique Région Centre-Tours, direction musicale : Jean-Yves Ossonce.